Hormis une montée en puissance ces derniers jours de l’organisation de quelques meetings publics tenus dans des quartiers par les différentes listes candidates et des déambulations des colistiers dans les rues de l’île « à la rencontre de la population », rien ou presque dans le paysage de l’île, et là on parle du paysage réel, ne marque une campagne électorale dans le sens où l’entendaient les candidats « d’avant ». Seulement quelques véhicules arborent les drapeaux, fanions et autres flyers aux couleurs des partis, contrairement aux habitude des saint-martinois. Dans les quartiers ne résonne pas le passage sonore des voitures équipées de mégaphone, hurlant les mérites du programme d’untel ou d’unetelle. Que nenni ! La campagne électorale cette année se déroule derrière les écrans, à grands renforts de vidéos, de photos et de messages, que seuls peuvent ou veulent suivre les aguerris à ces nouvelles applications virtuelles. Quid des personnes âgées, des foyers sans ordinateurs ou sans raccordement à Internet ? Quid de la population qui souhaite échanger en direct avec les candidats ? Il règne pour ces gens-là un sentiment étrange de silence abyssal, comme si rien ne se passe, alors que les cinq ans à venir de l’île se joueront ces prochains jours. Certes les réseaux sociaux font aujourd’hui partie intégrante des outils de communication. Mais ne fallait-il pas trouver un meilleur équilibre entre les messages diffusés sur ces réseaux et les moyens de communication et d’échanges traditionnels ?

 

 

D’autant qu’il ne fallait pas perdre de vue les forts taux d’abstention constatés lors de l’élection territoriale de 2017. En effet, lors du premier tour de cette même élection en mars 2017, 57.26% des électeurs n’avaient pas souhaité se rendre aux urnes. Ils étaient encore 54.57% à s’abstenir au second tour. Un scrutin local pourtant capital pour l’ensemble des habitants de l’île, puisqu’il détermine les politiques publiques qui seront mises en œuvre pour les 5 prochaines années, avec des répercussions sur la vie de tous les jours, sur l’emploi, sur la jeunesse, sur les infrastructures publiques, sur l’aménagement du territoire... Les candidats ont-ils bien pris la mesure de cet enjeu majeur de parvenir à mobiliser la population dans son plus grand nombre ? A priori non. En se mettant en scène sur les réseaux sociaux, sans véritable longs échanges en présentiel avec la population, ils ne font que conforter les sentiments du plus grand nombre de se faire courtiser pour le dessein de l’élection d’un homme et de son équipe. Et la population pourrait bien décider de continuer à leur tourner le dos. Voire pire d’amplifier son attitude de désintérêt à la chose publique. Triste.

 

18 859 électeurs inscrits appelés à voter dimanche

Mercredi 16 mars 2022, l’INSEE arrêtait à 18 859 le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales de Saint-Martin. Ils étaient 20 285 lors de l’élection de 2017. Une perte de plus de 1400 électeurs inscrits sur la liste Saint-Martin que l’on doit d’une part à un fléchissement de la population ces dernières années (population passée de 35 334 en 2017 et 34 099 en 2018, enregistrant un rythme annuel de -0.9% ; INSEE), et d’autre part à la réforme électorale entrée en vigueur au 1er janvier 2019 mettant en application le répertoire électoral unique (REU). Une réforme dont l’objectif est de lutter contre l’abstention en réduisant le nombre de non-inscrits et de mal-inscrits par une rénovation des modalités d’inscription sur les listes électorales et un recoupement des électeurs inscrits dans les communes, et nous concernant la Collectivité. Par ces recoupements croisés, interviennent des radiations automatiques de personnes qui se sont inscrites a posteriori dans d’autres communes. Un travail de longue haleine et toujours en cours dans les services communaux et territoriaux des élections. De fait donc, ce sont pour l’heure 18 859 électeurs qui sont inscrits sur la liste électorale de Saint-Martin.

A savoir : Mode électoral et mode de scrutin

Le Conseil territorial de Saint-Martin est composé de 23 sièges. Le mode électoral est selon la représentation proportionnelle à scrutin de listes. Les listes doivent présenter 26 colistiers, respectant la parité en présentant alternativement un candidat de chaque sexe. En clair, le nombre de sièges à pourvoir est partagé en fonction du nombre de voix recueillies. Au premier tour, la liste ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages égal au quart des électeurs inscrits remporte la prime majoritaire, soit huit sièges. Les sièges restants sont alors répartis à la proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes, y compris celle arrivée en tête. Si aucune liste n'a recueilli la majorité absolue, un second tour est organisé entre toutes les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour. Les listes ayant obtenu au moins 5 % peuvent néanmoins fusionner avec les listes pouvant se maintenir. Après dépouillement des suffrages, la répartition des sièges se fait selon les mêmes règles qu'au premier tour et la prime majoritaire est attribuée à la liste arrivée en tête qu'elle ait obtenu ou non la majorité absolue et les voix de 25 % des inscrits.