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Interview du 4e VP,  le Docteur Michel Petit

Interview du 4e VP, le Docteur Michel Petit

06 May 2022
A nouvelle mandature, nouvelles têtes… Parmi ces nouvelles têtes, le 4e vice-président du Conseil territorial et membre du Conseil exécutif, Michel Petit. Devenu incontournable dans le milieu médical pour y avoir exercé pendant quatre décennies en tant que médecin-chirurgien en gynécologie et obstétrique, à 72 ans, Docteur Michel Petit, fils de feu Docteur Hubert Petit, maire de Saint-Martin de 1959 à 1977, a décidé de s’engager en politique et a rejoint le groupe du Rassemblement Saint-Martinois (RSM), élu majoritairement en avril dernier. Il n’a d’autre ambition pour les 5 prochaines années que celle de ne se porter plus qu’au chevet d’un seul patient : Saint-Martin. Rencontre avec un homme passionné … et passionnant.
Le 97150 : Michel Petit, nombreux sont « les anciens, les autochtones », à vous connaître en tant que médecin-chirurgien et également en tant que membre d’une famille cheville ouvrière dans le développement de Saint-Martin. D’autres les « nouveaux » ne vous connaissent pas ou peu. Pouvez-vous nous livrer brièvement, les grandes lignes de votre parcours, de votre histoire ?
Michel Petit : Brièvement ? Cela va être compliqué (rires). Plus sérieusement, pour résumer en quelques lignes mon histoire. J’ai suivi toute ma scolarité élémentaire à Saint-Martin. Pour mes années collèges, je suis allé en Martinique, car à l’époque il n’y avait pas de pensionnat en Guadeloupe. C’est pour mes années lycée, en 1962, que je suis allé en Guadeloupe, au pensionnat du lycée Gerville-Réache, où j’ai décroché mon baccalauréat, section scientifique. Fermement décidé à devenir médecin – je suis né dedans : dès l’âge de 14/15 ans, j’assistais déjà mon père dans ses interventions chirurgicales ; cela me passionnait – je suis parti à Paris en 1969 pour passer le concours de médecine. Mais cette année-là, après les épisodes de mai 1968, c’était encore compliqué à Paris et il y régnait toujours une ambiance de grèves dans le milieu étudiant … Nous n’avons pratiquement pas eu de cours et j’ai raté une première fois le concours… Mais je n’ai pas abandonné et malgré la pression du second et ultime essai auquel nous avions droit, j’ai obtenu le concours. Pour faire court, c’est à cette époque-là qu’au cours d’un de mes retours à Saint-Martin, j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme, une américaine, fille du premier homme Noir élu au Sénat des Etats-Unis (Massachusetts), Edward Brooke. J’ai décidé de poursuivre mes études aux Etats-Unis et y ai intégré la 2e année de spécialité en gynécologie-obstétrique, que j’ai validée en 6 mois. A la fin de mes études, diplômé de Harvard Université, j’ai pu exercer en tant que médecin pendant une année aux Etats-Unis, à Boston. Puis, j’ai décidé de revenir à Saint-Martin. C’était en 1983. J’ai installé mon cabinet au sein de l’hôpital de Sint Maarten (SMMC), dont j’ai d’ailleurs participé à l’ouverture, et j’ai exercé là pendant 28 ans. Puis, j’ai souhaité changer d’horizon et j’ai installé un cabinet dans une clinique privée à Anguilla. J’ai continué pendant une année à exercer en alternance entre Sint Maarten. Je jonglais toute la semaine entre les deux îles… A Anguilla j’ai exercé pendant 11 ans. Mais avec la pandémie survenue en 2020, tout a été au ralenti et j’ai fini par stopper mon activité. J’avais déjà 70 ans…
 
Le 97150 : Votre implication professionnelle dans la vie locale n’est effectivement plus à prouver. Pour autant, on ne vous connaissait pas en tant qu’acteur du monde politique. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?
Michel Petit : Vous savez, pendant mon enfance, je suis tombé dans la soupe de la politique comme dans celle de la médecine. Mon père a été maire de Saint-Martin pendant 18 ans, de 1959 à 1977. Donc forcément, dès notre enfance, nous avons été imprégnés de cet engagement dans la vie de la Cité. Au-delà de ce que je considère avoir dans mes gènes, mon engagement politique m’est venu naturellement en constatant l’état de l’île… 5 ans après Irma, ce n’est pas possible ! L’île est malade. Il faut la guérir. Je ne vois pas où est la reconstruction… J’ai donc fermement décidé de m’investir à fond – comme tout ce que je fais- pour aider l’île à remonter la pente et guérir.
 
Le 97150 : Et pourquoi cet engagement avec le parti du Rassemblement Saint-Martinois ?
Michel Petit : L’idée du rassemblement m’a séduit. Il n’y a qu’en rassemblant nos forces, nos énergies, nos compétences, que nous parviendrons à remonter la pente. C’est ce que prône le RSM-A qui forme une équipe soudée, à l’écoute les uns les autres. Cette formation politique est par ailleurs constituée de poids-lourds de la politique qui connaissent déjà les rouages de l’administration territoriale et également avec les institutions d’Etat, d’Europe... Mes pairs m’ont confié le pôle social, solidarité et famille, puisqu’ils savent que je peux apporter mon expérience dans ce domaine. A l’inverse de ce qui a été reproché à l’ancienne mandature, je ne voulais pas être un simple soldat d’un leader autocratique. Au sein du RSM-A, chacun va pouvoir développer ses compétences et mettre en œuvre des projets dans son domaine de prédilection, et bien sûr en toute collégialité. Dans mon domaine, il y a des dossiers prégnants et j’ai déjà commencé à travailler dessus. Et en premier chef desquels : l’EHPAD et le centre médico-social.
 
Le 97150 : C’est donc l’EHPAD et le Centre médico-social qui vont être vos projets phares ?
Michel Petit : Il y a d’innombrables dossiers à ouvrir en matière de social et de santé. Mais oui l’EHPAD et le centre médico-social vont être mes priorités. Nos aînés vivent aujourd’hui dans des conditions à la limite de la dignité. Le bâtiment est vétuste, pas entretenu et même pas assuré car il n’est pas en conformité avec la réglementation. Il n’y a plus d’ascenseur en fonction depuis l’ouragan Irma… Et il faut savoir que les résidents paient un des loyers les plus élevés de France… Environ 5000 € par mois… Des loyers pris quasiment en charge dans leur totalité par la Collectivité. Et depuis un mois que j’ai les clés du pôle, je vais de surprise en surprise s’agissant de notre EHPAD. La COM paie des loyers à la SIG (le bailleur social), mais le trésorier payeur rejette les paiements, car les documents ne sont pas conformes. J’ai pu récupérer un titre de propriété qui date de 1989. Le terrain où se situe l’EHPAD, mais aussi au-delà, environ 26000 m2, a été le fruit d’une donation à la Commune de l’époque… Quid de ces terrains ? Je n’ai pour l’heure pas encore les réponses à tous ces imbroglios, mais je peux vous garantir que je vais les trouver. Et en tout état de cause, à l’issue de notre mandat, nos aînés auront recouvré leur dignité. Je vais faire, à titre privé, une donation d’un terrain de plus de 10 000 m2, sur lequel nous pourrons construire un nouvel EHPAD, ainsi que des petites résidences qui pourront héberger des personnes toujours autonomes, mais avec une mobilité réduite. Les financements ont déjà été fléchés, mais c’est le foncier qui bloque. Je veux donc régler ce problème. Et tant d’autres dossiers vont devoir être mis en chantier : les Services de Protection Maternelle et Infantile (PMI) qui ne sont pas opérationnels à 100%, et qui nécessitent des travaux, etc… Bref, les chantiers sont importants, mais je suis déterminé à les mettre en œuvre et qu’ils soient achevés en fin de mandat. Je ne briguerai pas de second mandat, donc c’est maintenant ou jamais.
 
Le 97150 : Pour conclure cet entretien, Michel Petit, pourriez-vous vous définir en trois mots ?
Michel Petit : Une chose est sûre c’est que je ne manque pas d’énergie. Je suis également passionné, vous l’avez dit, et les valeurs humaines sont d’importance capitale pour moi. Et permettez-moi de rajouter un 4e adjectif qui me qualifie et qui a toute son importante : je suis honnête envers les autres et envers moi-même.
 
Propos recueillis par Valérie Daizey

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