A 33 ans, Valérie Damaseau est la plus jeune élue à ce poste dans l’histoire de Saint-Martin. La jeune femme a un parcours qui, logiquement, et sans faire de bruit, allait la mener tout droit sur la voie du pouvoir. Sans qu’elle ne le cherche vraiment. Simplement parce qu’elle a cela en elle. Et parce que sa vie n’a de sens que si elle participe à aider son prochain. Et en premier lieu la jeunesse.

Une aura de leader

« Je suis issue d’une fratrie de huit frères et sœurs. Notre mère, Joyce Williams, nous a élevés dans les valeurs du respect, de l’humilité et du travail », nous raconte-t-elle. Une famille de Quartier d’Orléans où la jeune Valérie a pu développer un sens aigu du travail en équipe et de la solidarité entre partenaires. Car elle a vite excellé dans un sport collectif : le volley-ball. Et déjà, en plus de se faire remarquer par ses capacités de sportive, Valérie s’investit également dans la vie du club, en devenant rapidement capitaine de la sélection de volley-ball de Saint-Martin. La sélection a participé à de nombreuses compétitions, dont les jeux qualitatifs mondiaux. Et dans le monde sportif du volley-ball, la jeune femme est une incontournable, puisqu’elle est vice-présidente de la ligue de volley-ball des Iles du Nord qui a conduit l’année dernière trois jeunes dans le pôle espoir de l’hexagone. Curieuse et très impliquée dans la vie locale, Valérie Damaseau prend également sous sa présidence l’association sportive et culturelle de Quartier d’Orléans, Scavengers. Des postes qu’elle occupe toujours.

Une jeunesse marquée par le sport, la culture et les voyages

Poursuivant en même temps sa scolarité au Lycée Polyvalent des Iles du Nord, la jeune femme obtient son baccalauréat professionnel en comptabilité à 18 ans. Elle est alors investie au sein d’un groupe de jeunes, Action Group, créé par le premier magistrat de Saint-Martin d’alors, Albert Fleming. Car Valérie a des choses à dire, à faire. Elle revendique sa position de jeune femme battante, travailleuse et déterminée à porter sa pierre à l’édifice pour améliorer la vie de ses proches, de son village, de son île. L’appartenance à ce groupe de réflexion dans lequel évoluent d’autres jeunes l’amène à voyager dans différentes parties du monde, dans le cadre d’échanges linguistiques : les Etats-Unis, le Canada…
Et à découvrir d’autres cultures, d’autres modes de fonctionnement. « Ces voyages ont été salutaires pour m’apporter une ouverture sur le monde, sur les autres. En rentrant à la maison, on comprend mieux ce qui va ou ce qui ne va pas. La découverte de modes de fonctionnements différents permet d’avoir une réflexion sur notre propre fonctionnement, en prenant un certain recul et faire une analyse », indique-t-elle.

De salariée à chef d’entreprise

Après avoir intégré un centre de formation professionnelle, ISTAIC, duquel elle est devenue rapidement directrice, Valérie Damaseau intègre en 2003 en tant que salariée, une entreprise spécialisée dans l’aluminium. Elle y occupe le poste de secrétaire et est en charge du recouvrement. Elle a 20 ans. Par son travail et ses compétences, Valérie Damaseau sait rapidement se rendre indispensable au sein de l’entreprise, et, l’année dernière, en 2016, elle en devient associée et gérante. La jeune femme a cela en elle : gravir les montagnes pour atteindre les sommets.

Une entrée sur la scène politique en 2007

Forte de sa détermination à participer à la vie locale et citoyenne, la jeune femme, à 23 ans, se range aux côtés d’autres jeunes pour former une liste politique composée essentiellement de jeunes : la liste de l’Alliance Démocratique pour Saint-Martin. Cette liste briguera l’élection de la toute première collectivité, en 2007.  Une défaite. Et pour la jeune femme, c’est une première expérience qui lui laissera de la chose publique un certain goût d’amertume : elle n’a pas retrouvé là l’intégrité et la droiture qu’elle venait chercher.
 

Au travail dans l’équipe du Président Gibbs depuis 2011

Elle est approchée par Daniel Gibbs, en 2011, qui vient de créer son groupe politique l’Union pour la Démocratie. L’homme politique est à la recherche de jeunes, de battants, de personnalités, pour mener des réflexions au sein de son nouveau parti. Il est séduit par le caractère combattif de Valérie.
Mais aussi par son parcours personnel et professionnel. Valérie, elle, avant de s’engager, veut être sûre de ne pas vivre une nouvelle déception. Alors elle participe aux réunions de travail, mais garde une certaine distance. Elle observe. En 2012, elle est présente sur la liste de Daniel Gibbs candidate à l’élection. Mais c’est également le temps où elle attend son premier enfant. Elle reste proche du groupe, participe aux réflexions et au travail. Mais donne la priorité à la naissance de son enfant. Une petite fille aujourd’hui âgée de 5 ans.

En 2016, les choses s’accélèrent. La Team Gibbs se met en place. Et au moment de constituer la liste pour la récente élection, Daniel Gibbs lui propose la seconde place. Le nouveau Président élu considère Valérie, comme un véritable exemple de réussite pour la jeunesse saint-martinoise.
Devenue dimanche dernier, à 33 ans, la première vice-présidente de la Collectivité de Saint-Martin, Valérie Damaseau nourrit un sentiment mêlé de fierté et d’humilité.
Et son parcours de vie offre le message d’un véritable espoir pour la jeunesse, pour son village de Quartier d’Orléans et pour tout Saint-Martin. « Il est important de penser que rien n’est impossible. Il faut juste faire en sorte que les choses deviennent possibles », conclue-t-elle.