Accueil

Un hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales

25 June 2021
Depuis près d’un an, l’association Trait d’Union France-Victimes travaille sur cette nécessité prégnante pour les femmes victimes de violences, d’avoir à disposition un appartement relais permettant de les mettre à l’abri. Un travail couronné de succès : le premier appartement relais pouvant accueillir deux familles est enfin disponible et a été ouvertet inauguré officiellement mardi dernier par les partenaires de Trait d’Union, la Fondation de France et l’Etat.
 
A peine mis à disposition, cet hébergement d’urgence sera occupé dès demain, samedi, par une femme mise en danger de mort par son conjoint. Mettant ainsi en évidence cette absolue nécessité sur le territoire, face au nombre important de victimes et à l’absence de structure permettant de les héberger dans l’urgence. Confortable et bien équipé, cet appartement situé dans un lieu discret et sécurisé, peut accueillir jusqu’à deux familles avec enfant. Les équipes de Trait d’Union se félicitent de cette mise en sécurité locative qui va permettre aux femmes victimes de sortir de leur contexte, d’être à l’abri de leur conjoint violent et de pouvoir aborder l’avenir plus sereinement, en étant assistées par les professionnels de l’association Trait d’Union, une psychologue, une assistante sociale, des juristes. Des professionnels qui vont pouvoir les orienter dans leurs démarches à entreprendre pour sortir de leur cercle infernal.
 
Trois autres unités de logement en attente
 
« Si c’est une belle avancée, cela reste encore insuffisant. A terme, nous avons pour objectif de pouvoir accueillir jusqu’à cinq familles. Nous sommes donc en recherche de nouvelles unités pouvant accueillir encore trois familles supplémentaires », commente Olivier Fatou, directeur de Trait d’Union Frances Victimes. Des hébergements relais qui restent provisoires et qui sont sollicités à la demande des enquêteurs de la gendarmerie, en l’occurrence le service spécial dédié et créé en janvier dernier, la Brigade de Protection de la Famille (BPF), constituée à Saint-Martin de trois enquêteurs sous l’autorité d’un officier.
 
Deux téléphones « grave danger » actifs et un bracelet anti-rapprochement en expérimentation
 
Ces hébergements relais viennent en complément des dispositifs récemment mis en place. En premier lieu, le téléphone grave danger (TGD), géo-localisable, qui comporte des numéros préalablement programmés. Celui-ci, attribué à une personne vulnérable, permet en un temps très bref (quelques secondes) et 24h/24h de contacter les secours en cas de danger imminent. Deux TGD ont été alloués au territoire de Saint-Martin et le premier d’entre eux a été remis par le Procureur de la république en début de ce mois de juin à une victime de violences conjugales. Le second TGD sera attribué dans les prochains jours. A terme, ce sont 4 TGD qui devraient être alloués à Saint-Martin. En second lieu, il y a le Bracelet anti-rapprochement (BAR), dont un devrait être dédié au territoire, après une période d’expérimentation probante. En effet, le BAR, mis au point pour le territoire national prévoit une zone de rapprochement supérieure à 10 km. Une distance trop grande pour la petite superficie de l’île.
 
Un budget annuel de 36 000 euros financé par l’Etat
 
Avec ces deux unités d’appartement relais, l’association Trait d’Union vient renforcer ses solutions de mise à l’abri des personnes victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, car jusqu’alors, Trait d’Union réservait et payait des chambres d’hôtel. Un dispositif qui a pu voir le jour grâce à l’implication financière pour cette première année, à hauteur de 15 000 € de la Fondation de France et de 14 600 € de la préfecture (via la direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) qui ont tous deux répondu présents aux demandes formulées par l’association d’aide aux victimes. Pour les années suivantes qui devraient compter au total 5 unités de logement relais, l'appui total de l’État sera alors porté à 36 000 euros par an. Lors de l’inauguration de cet appartement relais, le secrétaire général de la préfecture, Mikaël Doré, a réaffirmé « l’engagement et la détermination sans faille de la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin dans la prévention et la lutte contre les violences familiales, qui ont augmenté depuis la crise sanitaire liée au covid-19 ». L’intervenante sociale, salariée de l’association Trait d’Union en poste à la gendarmerie de Saint-Martin, spécialement dédiée aux violences intrafamiliales a, depuis le mois d’octobre, traité quelque 300 dossiers de victimes. Au niveau national, au 10 juin dernier, 51 femmes sont décédées, victimes des coups de leur conjoint ou ex-conjoint.
 

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.