Une formation à l’adresse des auxiliaires de vie sociale de Casedom qui interviennent auprès des personnes âgées et handicapées. Entretien avec Geneviève Maurer-Husser, formatrice et directrice de l’Institut Gineste-Marescotti Outre-mer, et Bruno Ballenghein, gérant de Casedom.
L’Humanitude est une approche non médicamenteuse. C’est une philosophie et une méthodologie de soins, conçue il y a 40 ans par Rosette Marescotti et Yves Gineste. « C’est une approche qui est particulièrement bien adaptée aux personnes qui souffrent de démence, type Alzheimer, Parkinson », précise Geneviève Maurer-Husser. Une méthode qui est mise en œuvre dans les hôpitaux, les Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), dans les maisons d’accueils spécialisés, par le biais de la formation des soignants.
Cette formation concerne les soignants, les non-soignants, les aidants et même les familles, « car les personnes atteintes de ces pathologies ont deux difficultés principales auxquelles elles sont confrontées. Tout d’abord comment faire accepter mon aide à cette personne, qui ne le souhaite peut-être pas, parce qu’elle ne va pas forcément faire le lien comme vouloir se laver à telle heure, vouloir manger à telle heure, etc… ».
Ensuite, savoir quelle aide lui apporter en fonction de ses capacités restantes, « parce qu’il faut savoir qu’aujourd’hui sur dix personnes âgées grabataires, il y en a 9 qui auraient pu finir leurs jours debout ». Une situation qui s’explique par un défaut de soins adaptés, « parce que ça va très vite. Trois jours à trois semaines peuvent suffire à rendre un adulte âgé grabataire. On n’a pas forcément les bonnes techniques pour leur donner envie de se lever », affirme Geneviève Maurer-Husser.

Une formation au domicile de personnes dépendantes

L’approche privilégiée par l’Humanitude est l’approche émotionnelle, « on va utiliser des mots positifs. On va avoir des outils tels que le regard, la parole, le toucher et la verticalité. Un des concepts de l’Humanitude étant de vivre et mourir debout… ».
Cette formation mêle la théorie et la pratique « sur le terrain ». Selon Geneviève Maurer-Husser, « c’est une formation action. Le plus de cette formation c’est d’aller en situation réelle avec de vrais personnes qui posent de vrais difficultés, qui ne vont pas forcément être d’accord, au moment ou l’on arrive à leur domicile, pour accepter le soin, l’aide, accepter de sortir… ».
Casedom intervient, « auprès des familles en faisant de la garde d’enfants, des travaux ménagers, de l’assistance administrative, du petit jardinage… Mais la part la plus importante de la société est de s’occuper des personnes âgées dépendantes », assure le gérant de Casedom, Bruno Ballenghein.
Pour ce dernier, « le gros challenge est de toujours pouvoir recruter du personnel ». La ressource étant très faible sur Saint-Martin, Casedom a accepté, « puisque c’est autorisé de par notre système de fonctionnement, des personnes qui ont une expérience inférieure ou supérieure à 3 ans. Lorsqu’elle elle est supérieure à 3 ans, après 2 ans de présence dans la société on va les amener vers une VAE (Validation des acquis d’expérience) ».
Une douzaine de personnes ont participé à cette formation. Ces personnels qui ont « soit suivi un cursus scolaire, qui détiennent un diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale, un module complémentaire d’aide à domicile, un BEP carrière sanitaire et sociale ou un CAP Petite enfance vont, ensuite, être orientés sur une VAE ». Casedom est une société qui comprend 3 personnels administratifs et 16 salariés.