Accueil

CRISE SANITAIRE : La stratégie de sortie de crise en préparation pour le territoire

CRISE SANITAIRE : La stratégie de sortie de crise en préparation pour le territoire

29 April 2020

Accompagnée par le Professeur Roger, chef de service d’épidémiologie du CHU de Pointe-à-Pitre, la directrice de l’ARS Guadeloupe, Valérie Denux, convoquait hier en préfecture, en présence de la préfète déléguée Sylvie Feucher, une conférence de presse afin d’évoquer la stratégie de sortie de crise pour le territoire de Saint-Martin. C’est un élargissement des tests à plus grande échelle qui est prévu en premier lieu.

« Face à la stabilité de la propagation du virus à laquelle nous assistons sur le territoire depuis une semaine, il paraît pour l’heure que les conditions sont réunies pour procéder au déconfinement à la date du 11 mai annoncée par le président Macron », commentait la directrice de l’ARS Guadeloupe hier matin, mardi 28 avril, à la suite de l’annonce du plan de déconfinement faite par le premier ministre Edouard Philippe pour le territoire national. 

« Des conditions favorables mais qui ne veulent pas pour autant dire que le virus ne circule pas sur le territoire », a insisté Valérie Denux, mettant en garde la population dont la proportion immunisée contre le virus reste faible, du fait du confinement.

« Circonscrire tout nouveau cas »

Une stratégie de sortie de crise qui devra se faire sous haute surveillance épidémiologique, avec le recours au dépistage pour le moindre doute, via les tests virologiques (PCR). Cet élargissement des tests devra se faire selon plusieurs phases. En premier lieu, un dépistage systématique des personnes qui présentent des symptômes, même de faibles intensités. Les personnes asymptomatiques mais qui auraient été en contact avec tout nouveau cas déclaré positif seront elles aussi testées. Pour mémoire, jusqu’alors, seuls les cas les plus graves ont été testés, et seulement quelque 200 tests ont été réalisés sur la partie française depuis le début de l’épidémie.

De même, les médecins de ville sentinelles pourront désormais recourir au dépistage de leurs patients qui présentent des symptômes, notamment des infections respiratoires aigus. Les autorités sanitaires et préfectorales réfléchissent à la mise en place de logements alternatifs pour les personnes qui auraient été dépistées positives, afin qu’elles ne contaminent pas les autres personnes de leur foyer qui seront en mesure de sortir du domicile après le 11 mai.

Enfin, les autorités sanitaires réfléchissent à la meilleure manière de procéder au contrôle sanitaire de toute personne entrant sur le territoire, avec par exemple l’obligation de présenter la preuve médicale de leur bon état de santé, faite avant leur embarquement pour Saint-Martin. En clair, ces personnes auront dû être testées avant de partir, quelle que soit leur provenance. 

Un élargissement des tests qui risque alors d’entraîner une augmentation de la courbe du nombre de cas positifs…

Augmentation de la capacité de tests

Alors que l’Institut Pasteur de Guadeloupe est jusqu’alors en mesure d’effectuer 300 tests par jour, sa capacité devrait être augmentée d’ici la semaine prochaine à environ 800 tests par jour, par l’acquisition de matériel supplémentaire. Les CHU de Pointe-à-Pitre et le CH de Basse-Terre ont fait l’acquisition de machines pour tests PCR de capacités respectives de 400 et 100 tests. La Collectivité de Saint-Barthélemy a passé commande pour l’acquisition de 4 machines de dépistage PCR, d’une capacité chacune de 100 tests par jour, et elle a déjà réceptionné l’une de ces machines. La Collectivité de Saint-Martin a également passe commande de 4 machines, mais compte tenu des délais d’acheminement et du contexte actuel, si elle ne les reçoit pas dans les prochaines semaines, l’ARS Guadeloupe mettra à la disposition de Saint-Martin l’une des machine réquisitionnées par l’Etat qui doit lui revenir. Cette machine est également en capacité de réaliser 100 tests par jour.

Au total, avec l’ensemble de ces acquisitions nouvelles, la Guadeloupe devrait être en mesure de réaliser environ 1200 tests par jour, soit 4 fois plus qu’actuellement. Et Saint-Martin aura son autonomie d’environ 100 tests à effectuer localement.

Une prochaine campagne de dépistage dans les quartiers

Pour Valérie Denux, l’augmentation de cette capacité de dépistage permet d’envisager sereinement l’élargissement des tests. Une augmentation des capacités de tests qui engendrent également la nécessité de former du personnel compétent. A ce sujet, par voie de communiqué, le président Gibbs informait que « en partenariat avec la Collectivité et sous l’égide de l’ARS, l’hôpital LC Fleming constitue actuellement une équipe de médecins mobile qui se déplacera dans les quartiers de Sandy Ground, St James, Agrément et Orléans pour réaliser des tests de dépistage sur la base du volontariat. La Collectivité et les Conseils de quartier sont mobilisés dans cette opération. A la demande du Président de la Collectivité, il a été acté avec la directrice de l’ARS que cette campagne de dépistage, qui sera ouverte du 4 au 18 mai, sera accessible à tous les habitants étant repérés symptomatiques du COVID 19 et souhaitant se faire dépister, quel que soit leur quartier de résidence ». L’ARS devrait préciser prochainement les modalités d’accès à ce dépistage mobile au cœur des quartiers.

A noter par ailleurs que ces tests de dépistage seront réalisés sur la base du volontariat du patient, et le coût sera pris en charge par la Sécurité sociale. Valérie Denux a précisé que pour les personnes ne bénéficiant pas de couverture sociale, l’ARS prendrait à sa charge le coût du dépistage. 

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.