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Rencontre avec Milkaya Laïjah

Rencontre avec Milkaya Laïjah

06 December 2022
Deux prénoms qui sonnent déjà comme une marque pour cette belle saint-martinoise qui a fait de Paris sa ville d’adoption avec l’envie de se faire un nom dans le monde de la mode. Son parcours est inspirant car il démontre que tout est possible quand on a comme moteur l’envie de réussir et la réalisation de ses rêves. Styliste, modéliste, dessinatrice, elle mène avec brio sa vie de femme et sa vie professionnelle entre deux continents.
Née à Quartier d’Orléans, Milkaya Laïjah a effectué sa scolarité au LPO jusqu’au baccalauréat. Elle se lance ensuite dans des études de littérature et civilisation des pays anglophones, en Martinique durant deux ans puis effectue une année à Toulouse pour décrocher une licence. Études qu’elle va poursuivre à la Sorbonne pour décrocher une maîtrise mais qu’elle ne validera pas car en parallèle elle entreprend des études de styliste.
C’est décidé le stylisme l’emportera et elle intègre Esmod, l’une des plus anciennes (1841) et plus réputées des écoles de mode à Paris. Elle y suit une formation classique « stylisme-modélisme ». Quelque part une évidence car depuis toujours elle aime dessiner. A tel point qu’elle a déjà illustré les deux volets d’Ignacio l’Iguane, des livres pour enfants écrits par sa maman (Jocelyne Arnell), et travaille actuellement sur les illustrations d’un troisième, cette fois dans un tout autre style et qui devrait paraitre en mai 2023.
Elle obtient son diplôme en trois ans et intègre une société de mode, travaille pour le Printemps Haussman comme styliste, relookeuse et shoppeuse. Mais l’envie de créer est toujours là. Elle décide de se lancer, et pour subvenir à ses besoins travaille pendant un an à temps partiel comme vendeuse ; une bonne expérience quand on songe à ouvrir une boutique.

Un vendredi 13 dans le marais …

A l’école, l’aspect très technique du modélisme n’était pas son fort alors, tout en travaillant pour d’autres, elle continue à apprendre, seule, à faire des erreurs et à recommencer. Elle s’aperçoit, qu’il faut parfois faire des choses simples pour débuter et que pour la machine à coudre, il y a désormais des tutos, une aubaine ! Elle crée sa marque en 2010 et en 2015 sort sa première collection de prêt à porter qu’elle présente en Jamaïque lors de la Fashion-week des caraïbes où elle vend même ses prototypes. Elle est prête à se lancer, vraiment. Le vendredi 13 décembre 2019, jour de grève à la RATP, elle inaugure sa boutique du 1er arrondissement en plein cœur du Marais et les parisiens sont au rendez-vous. Elle réussit à tenir le coup malgré les confinements, le couvre-feu, grâce aux aides de l’État et à une baisse de loyer mais aussi grâce à un coup de pouce inattendu, celui des Reines du Shopping. A deux reprises, la fameuse pièce à shopper de Cristina Cordula était dans sa boutique. Cela lui permet de booster les ventes en France mais aussi en Belgique et dans plusieurs pays européens … magnifaïk ! L’espace lui faisant un peu défaut et son bail arrivant à terme, elle a décidé en octobre de fermer cette boutique et de se donner un peu de temps avant de repartir pour une nouvelle aventure.

Un peu plus qu’une petite robe noire

Après trois années dans sa boutique parisienne, avoir fêté ses quarante ans, en octobre dernier aussi, elle est décidée à prendre un nouveau départ … le temps de trouver un autre local, plus adapté à ses envies, dans une rue plus passante. En attendant, elle continuer de créer et ses modèles sont toujours en vente sur son site de e.shopping (eshop.milkayalaijah.com). Des modèles intemporels, indémodables, dans l’esprit de la fameuse petite robe noire que chaque femme se doit d’avoir dans son dressing. Le noir est en effet sa couleur de prédilection même si elle s’en éloigne de temps en temps pour le rouge, très prisé à Saint-Martin, ou pour des tissus plus colorés, comme la wax, pour les collections été. Ses pièces phares : la jupe noire en taffetas, la veste tailleur et dernière-née la petite combinaison velours. Du top à 50 € au manteau à 350 €, la création reste abordable d’autant que l’on peut lui demander d’adapter les modèles à sa morphologie ; du sur mesure pas forcément beaucoup plus cher et elle expédie dans le monde entier.

Bientôt un défilé à Saint-Martin

Quand on lui demande quel serait son rêve ultime, ce serait d’ouvrir trois boutiques ; une boutique-atelier à Paris, une à Saint-Martin ou en Guadeloupe (pour faire plaisir à son cher et tendre) et une autre quelque part ailleurs.
Ce qui lui manque à Paris ? Saint-Martin bien sûr ! L’idée d’inverser les choses et de faire de Paris une destination travail et non plus le centre de sa vie commence à faire son chemin. Car si elle mène actuellement sa vie à Paris, elle n’en demeure pas moins attachée à son île natale et y a organisé déjà deux défilés en 2018 et 2019. Stop covid oblige, elle entend bien reprendre cette habitude et projette de présenter ses derniers modèles en février prochain … Ne ratez pas son prochain défilé !

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