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Construction illégale, le propriétaire placé en garde-à-vue

21 March 2019
L’ancien établissement Mati Beach, à la Baie Nettlé, entièrement détruit par le passage de l’ouragan Irma est en voie de reconstruction par son nouveau propriétaire, sans qu'une demande de permis de construire n'ait été préalablement déposée. La police de l’urbanisme et les forces de l’ordre se sont rendus en début de semaine sur site, pour un second contrôle et un arrêt du chantier.

Arrivés sur site,  les contrôleurs constatent l’avancée des travaux, alors qu’un premier procès-verbal pour défaut d’autorisation avait déjà été dressé l’été dernier. Et poussant leurs investigations, ils découvrent également quatre ouvriers non déclarés. 

Le nouveau propriétaire, B.A.,  a été convoqué à la gendarmerie pour s’expliquer, puis placé en garde-à-vue. Rendu libre quelques heures après, nous l’avons contacté pour recueillir ses commentaires sur cette affaire. Alors qu’il est officiellement propriétaire depuis le mois de janvier dernier, il reconnaît effectivement avoir voulu aller trop vite dans cette reconstruction, mais dit aussi ne pas avoir fait les choses en pensant aller à l’encontre des règles d’urbanisme préconisées post-Irma : « Je suis resté sur les paroles prononcées par le préfet délégué à la reconstruction, Philippe Gustin, après le passage d’Irma qui aurait à l’époque dit, il me semble, que pour les reconstructions à l’identique ou plus solides, il n’y avait pas besoin de déposer un permis de construire ». Ce serait donc en toute bonne foi que B.A. aurait entrepris ces travaux de reconstruction de l’établissement, quasi à l’identique, mais en décalant la terrasse de 5 mètres de la mer par rapport à la construction précédente, et remplaçant le bois par du béton. B.A. affirme également ne pas avoir été destinataire du premier procès-verbal dressé, ce qu’il a pu prouver aux enquêteurs, le document reçu portant la signature de quelqu’un d’autre que la sienne. Ce serait la raison pour laquelle les travaux ont continué. Concernant les quatre ouvriers non déclarés, B.A. indique que 3 d’entre eux ne sont pas des ouvriers employés par lui, mais par d’autres chantiers aux alentours. Et quant au 4e, il était employé par une société travaillant pour lui en sous-traitance. 

« MAINTENANT QUE JE SAIS, JE VAIS DÉPOSER UNE DEMANDE DE PERMIS »

Conscient d’avoir, par méconnaissance, dérogé aux règles de reconstruction, B.A. nous indiquait attendre désormais la décision qui sera prise par le parquet concernant son affaire : « si je suis désigné coupable, j’assumerai ! Et si la possibilité m’en est donnée, nous allons tout mettre en œuvre dans la légalité pour que les travaux puissent redémarrer rapidement, car je connais l’attente qui est grande de la part de la clientèle touristique, et notamment américaine, pour que revive cet ancien fleuron de la restauration de ce côté-ci de l’île ». Et de conclure : « Saint-Martin vit essentiellement du tourisme. Il faut redonner envie aux touristes de revenir sur le territoire, et pour cela, il faut inévitablement pouvoir leur offrir des produits touristiques ». 

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