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L’hôpital des Iles du Nord placé  provisoirement sous « tutelle »

L’hôpital des Iles du Nord placé provisoirement sous « tutelle »

28 March 2019
Le bruit se murmurait depuis quelques temps dans les couloirs du centre hospitalier Louis Constant Fleming. Le directeur et son adjoint sont sur le départ… L’information a été confirmée mardi par la Directrice générale de l’Agence Régionale de Santé de Guadeloupe- Saint-Martin-Saint-Brthélemy , Valérie Denux : la mise sous administration provisoire du centre hospitalier de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

 

Valérie Denux s’est rendue à Saint-Martin en ce début de semaine et a convié la presse pour tenir une conférence qui s’est déroulée dans les locaux de l’Hôtel de la Collectivité. Un lieu choisi certainement pas par hasard, pour marquer une « décision prise en phase avec la Collectivité », selon ses termes employés. D’ailleurs, et peut-être sous couvert d’un second sujet abordé pendant cette même conférence, celui relatif au Pôle Médico-social, la vice-présidente Annick Petrus était aux côtés de la directrice de l’ARS Guadeloupe. « Les difficultés de performance, les déficits financiers récurrents de l’hôpital (6 millions de déficit structurels) et les problèmes organisationnels en tous genres rencontrés depuis plusieurs années qui ont été aggravés par l’ouragan Irma nous ont amenés à prendre la décision de mettre l’établissement sous administration pendant une période de 6 mois, et ce à compter du 8 avril prochain. Une période qui va nous permettre de tout poser à plat, de réfléchir,  de regarder ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas… En bref, on prend du recul pour pouvoir mieux repartir », indiquait Valérie Denux, précisant que deux personnes qualifiées, un homme et une femme, allaient prendre les commandes de l’Hôpital pendant une période pour l’heure définie à 6 mois et qui ont pour mission de définir une nouvelle feuille de route qui devra par la suite être suivie par le nouvelle direction qui prendra le relai à l’issue de cette période. 

CONTINUITÉ DU FONCTIONNEMENT À LA NORMALE

La directrice de l’ARS affirmait également que l’actuel directeur, Francisco Moreno et son adjoint, Christophe Blanchard quittaient leur poste sur sa demande, rappelant au sujet du directeur « qu’il est arrivé 2 jours avant le passage de l’Irma et n’était donc pas dans les conditions idéales pour travailler de façon optimale ». Valérie Denux se voulait également rassurante sur le fonctionnement de l’Hôpital : « Cette décision n’impacte en rien le Conseil de surveillance ni les équipes médicales, et aucun plan social n’est à craindre. Pour les patients également, rien ne change, le fonctionnement de l’hôpital d’un point de vue médical reste le même ». 

TAUX DE RECOUVREMENT INSUFFISANT

Balayant les idées reçues selon lesquelles l’Hôpital de Saint-Martin soignerait trop de personnes sans couverture sociale, Valérie Denux déplore surtout des taux de recouvrement de factures insuffisants alors que dans un pays comme la France, tout le monde, y-compris les étrangers qui peuvent justifier de trois mois minimum de résidence sur le territoire national, peut obtenir l’Aide Médicale d’Etat (A.M.E.) », expliquant que tout un travail doit être fait en parallèle pour encourager cet accès au droit. La directrice de l’ARS n’a cependant pas évoqué le nombre de patients domiciliés à Sint Maarten et qui viennent en partie française se faire soigner à moindre coût, voire gratuitement… 

LIMITER LE TURN-OVER DE MÉDECINS

Dans la nouvelle feuille de route qui sera définie, la directrice de l’ARS souhaite également que les postes à pourvoir par les médecins et les équipes médicales soient suffisamment attractifs, d’un point de vue financier, certes, mais aussi de confort de travail grâce à une meilleure organisation, afin que ces derniers soient intéressés pour rester plus longtemps en poste, limitant ainsi le fort  turn-over des équipes médicales qui empêche pour l’heure un meilleur investissement humain dans le plus long terme.
« Il nous faut des médecinsqui soient leaders sur des offres médicales novatrices », concluait-elle, en évoquant par exemple le développement de la télémédecine. Souhaitons que cette mise provisoire sous administration de tutelle soit « un mal pour un bien ».

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Valérie Denux, directrice de l'ARS Guadeloupe et Annick Petrus, vice-présidente de la Collectivité en charge des affaires sociales.

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