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Le préfet Gouteyron convoquait hier une conférence de presse, entouré du capitaine de gendarmerie  François Deneufgermain, du directeur territorial de l’ARS Paul Guibert et de la directrice du CH Louis constant Fleming Marie Antoinette Lampis.
Le préfet Gouteyron convoquait hier une conférence de presse, entouré du capitaine de gendarmerie François Deneufgermain, du directeur territorial de l’ARS Paul Guibert et de la directrice du CH Louis constant Fleming Marie Antoinette Lampis.

Crise sanitaire : situation pas gravissime mais préoccupante

07 January 2022
Les Iles du Nord ne sont pas épargnées par la vague du variant Omicron qui déferle sur les deux territoires à la vitesse grand V, faisant atteindre des niveaux de contamination encore jamais observés depuis le début de la pandémie. Une situation qui n’est toutefois par gravissime mais en revanche très préoccupante, selon le préfet Gouteyron, du fait notamment du renforcement des protocoles sanitaires mis en place qui engendrent des désorganisations des systèmes de santé, de l’accueil des élèves dans les établissements scolaires et de l’activité économique en général.
L’état d’urgence sanitaire décrété à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy
Par un décret pris mercredi 5 janvier en Conseil des ministres et publié au Journal Officiel du 6 janvier, les îles de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy, de la Guadeloupe, mais aussi la Guyane et Mayotte sont à nouveau sous le coup de l’état d’urgence sanitaire, étant entendu que « sous l’effet du variant Omicron, la circulation de la Covid-19 connait une augmentation considérable ». Le décret affirme que « compte tenu des capacités hospitalières de ces territoires et de la couverture vaccinale de leur population, la vague épidémique actuelle de covid-19 constitue une catastrophe sanitaire mettant en péril (…) la santé de la population (…) ». Un état d’urgence sanitaire qui octroie aux préfets la possibilité de prendre des mesures adaptées à la situation de leur territoire.
 
Arrêté préfectoral : Couvre-feu à minuit et autres mesures
Le préfet a donc pris hier un arrêté qui entre en vigueur ce soir pour une durée de 1 mois, dont les principales mesures sont : un couvre-feu entre minuit et 6 heures du matin, avec une fermeture obligatoire en conséquence de tous les établissements recevant du public (ERP), afin qu’à minuit tout le monde soit rentré chez soi ; Le Pass sanitaire applicable pour tous les ERP, avec la fin des jauges autorisées à 30 ou 50 en fonction de l’établissement et le respect strict des autres mesures (distanciation sociale, port du masque, maximum de 6 convives par table, etc.) ; l’interdiction des événements dansants dans les bars et autres lieux festifs ; l’interdiction de la vente d’alcool à emporter après 18 heures. « L’objectif est que chacun soit rentré chez soi à minuit et que les activités économiques ainsi que l’école puissent continuer normalement », assure Serge Gouteyron qui a par ailleurs précisé qu’il suivrait les décisions des autorités hollandaises, si celles-ci ramenaient leur couvre-feu de 1 heure du matin à 23 heures, en cas de pression sur leur centre hospitalier, le SMMC.
 
Pas d’autorisation pour les Mardis de Grand-Case
« Les nouvelles mesures sanitaires empêchent tout rassemblement en extérieur, sauf autorisation spéciale délivrée par la préfecture. Concernant l’événement des Mardis de Grand Case dont les premières manifestations étaient prévues d’avoir lieu le mardi 1er février prochain, le préfet indiquait hier en conférence de presse qu’il n’avait pas accordé d’autorisation : « Les organisateurs ont fait savoir à mes services qu’ils n’étaient pas en mesure de faire appliquer le Pass sanitaire pour cet événement. Nous ne sommes alors de notre côté pas en mesure de leur délivrer une autorisation si ces conditions sanitaires ne sont pas respectées ». Une réponse qui semble sans appel car faire appliquer le Pass sanitaire dans une rue habitée par des résidents d’une part, ouverte à tous d’autre part et à laquelle il est par ailleurs possible d’accéder par la plage, semble en effet mission impossible…
 
Des protocoles sanitaires qui engendrent une désorganisation générale
Le dernier bilan sanitaire de l’ARS publié hier, jeudi 6 janvier fait état en effet d’une envolée spectaculaire des cas de contamination au Covid 19 à Saint-Martin, liés à 90% au variant Omicron. Pour la semaine du 27 au 2 janvier 2022, ce sont 1104 nouveaux cas qui ont été recensés, contre 142 pour la dernière semaine de 2021. L’ARS précise également qu’entre lundi 3 et jeudi 6 janvier, près de 1000 nouveaux cas ont été enregistrés. « C’est du jamais vu" a indiqué le préfet Gouteyron lors de la conférence de presse tenue hier, en présence du directeur territorial de l’ARS, de la directrice de l’hôpital et du commandant en 3e de la compagnie de gendarmerie. « Une situation qui n’est pas gravissime en soi, mais est préoccupante par rapport à la désorganisation générale qu’elle engendre », continue le préfet. En effet, sans que ne soit recensé un nombre important de cas graves, 4 personnes étaient hospitalisées hier en unité Covid du CH de Saint-Martin, les autorités craignent une pression tendue sur l’hôpital et le personnel soignant, du fait de deux facteurs combinés : une fréquentation accrue du service des urgences avec aussi des patients hospitalisés pour d’autres pathologies et contaminées en même temps par le Omicron et les protocoles sanitaires mis en place qui engendrent un absentéisme fort du personnel soignant, soit pour être positif au Covid, soit pour être cas contact. La directrice de l’hôpital Marie-Antoinette Lampis précisait toutefois que les durées d’éviction pour le personnel soignant contaminé avait été ramenés de 10 jours à 5 jours, quant aux cas contact restant asymptomatiques, ils ne sont pas évincés si leur test est négatif.
 
Du côté de l’école : une situation complexe à gérer au jour le jour
« Depuis lundi, jour de rentrée scolaire après la trêve des festivités de fin d’année, les établissements scolaires du public présentent des situations très contrastées, qui obligent les équipes de direction à s’adapter et s’organiser au jour le jour », nous expliquait par ailleurs le vice-recteur Michel Sanz. En effet, dans certains établissements scolaires du 1er degré, des professeurs sont absents car contaminés ou cas contact. Dans ce cas-là, les parents d’élèves sont invités à venir rechercher leurs enfants, ces derniers ne pouvant, comme en temps normal, être répartis dans d’autres classes. Au niveau des établissements du secondaire, là aussi les situations sont complexes et contrastées. Dans certains établissements, ce sont les professeurs qui manquent à l’appel (18 professeurs absents au collège du Mont des Accords en début de semaine, 3 au collège Soualiga...), et en revanche ce qui est constaté de manière générale, c’est un très fort absentéisme des élèves : jusqu’à un tiers des élèves dans certains établissements du second degré. Un absentéisme important qui serait lié selon le vice-recteur à une inquiétude des parents face à la vague du Omicron. Michel Sanz précisait toutefois qu’aucun établissement du privé n’avait fermé ses portes. Seuls certains établissements du privé hors contrat de l’Etat ont pris la décision de ne pas accueillir les élèves.

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