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Collectes de sang : pourquoi c’est impossible

Collectes de sang : pourquoi c’est impossible

30 October 2020
Tous les médias nationaux alertent sur le niveau des réserves de sang, au plus bas. Encore un effet du Covid. Mais la situation sur les îles du nord est toute autre. Les collectes de sang ne sont plus organisées depuis 2010 à Saint-Barthélemy et depuis 2013 à Saint-Martin.
 
Secours d’urgence, interventions chirurgicales, maladies du sang, cancers… Le don de sang permet de soigner plus d’un million de malades chaque année en France et nécessitent 10 000 dons de sang par jour. Ils servent également à la production de médicaments, pour soigner quelques 200 maladies différentes.
Les collectes de sang sont un monopole de l’Établissement Français du Sang (EFS) pour la France et tous ses territoires à quelques exceptions. La Nouvelle Calédonie et la Polynésie disposent d’un autre système, spécifique, du fait de leur éloignement de la métropole. Trois territoires eux n’entrent pas dans le système : Saint Barthélémy, Saint-Martin et Mayotte.
 
La dengue à l’origine de cette déficience ?
 
Les raisons invoquées par les services de l’EFS pour ne pas organiser de collectes sont multiples. Une raison d’efficience en premier lieu car il faut dépêcher sur place des équipes de prélèvements de l’EFS ce qui représente un coût important. Une autre raison est l’épidémie de dengue qui touche nos îles et celles de Zika et de Chikungunya, en plus de la dengue, pour Mayotte. Ces maladies se transmettant par le sang, des précautions et des tests supplémentaires sont donc nécessaires pour chaque don.
Mayotte est donc alimenté par la Réunion et des délivrances nominatives sont effectuées vers Saint-Martin et Saint-Barth à partir du site de Pointe à Pitre avec des produits sanguins labiles issus de Guadeloupe et/ou de la métropole.
Des raisons qui posent tout de même questions, car les poches de sang acheminées vers ces trois collectivités proviennent d’îles qui connaissent les mêmes problématiques en matière d’épidémies. Actuellement l’épidémie de dengue qui sévit sur la Guadeloupe est bien plus préoccupante que celle que l’on connait localement.
D’autre part, la Guadeloupe connait par ailleurs ce mois-ci une pénurie de sang de plus en plus inquiétante. Pour maintenir le niveau des réserves nécessaire à ses seuls besoins, il faut une moyenne de soixante dons par jour, ce qui est loin d’être le cas actuellement.
 
Les particularités des îles
 
Le Rotary-club a essayé, à plusieurs reprises, de reprendre contact avec l'EFS pour relancer ces collectes, entre deux cycles épidémiques, sans succès jusqu’à présent. Elles étaient en effet assurées par l’EFS de Guadeloupe avec le soutien logistique du Rotary qui avait pour cela créée une association AIDONS St-Martin (Association Internationale pour le Don du Sang à St-Martin). Un vrai travail de fond avait été effectué pour mobiliser les donateurs sur les deux parties de l’île. Lors de la dernière collecte, 200 poches de sang avaient pu être prélevées sur deux demi-journées, ce qui est beaucoup plus que n'importe où ailleurs aux Antilles. A St Barth, où les prélèvements étaient organisés avec la collaboration du Lions Club de Saint-Barthélemy, c’est une autre particularité qui est mise en exergue : la forte proportion de groupes sanguins O négatif, sang universel très recherché (10% des donneurs contre 6% pour la population française dans son ensemble - données de 2005). L’EFS au niveau national nous a cependant confirmé que « la directrice de l’EFS Guadeloupe-Guyane a été contactée récemment par des clubs services pour envisager une reprise et que des travaux sont lancés pour étudier la faisabilité de la reprise. L’objectif étant de pouvoir donner une réponse avant la fin de l’année ». Une bonne nouvelle pour les Iles du Nord si ces travaux débouchent sur une concrétisation rapide.

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