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Bethany Home : Les agents travaillent dans une ambiance conflictuelle et délétère

09 June 2017

Les agents du syndicat UTS-UGTG, secteur santé, de l’EHPAD Bethany Home ont organisé une conférence de presse pour faire connaître leurs doléances et les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans leur travail.

Depuis quelques mois, la situation s’est énormément dégradée et les salariés de l’EHPAD déplorent le manque de communication de la direction. « Le moteur de l’EHPAD ce sont les personnes âgées et leurs prise en charge », explique une salariée, « ce sont des personnes vulnérables, malades, et quand la situation se dégrade, la difficulté se présente au niveau de la prise en charge pour que celle-ci soit convenable ».
Les agents déclarent avoir envoyé des courriers aux décideurs, « nous avons reçu la réponse de l’un d’eux, nous disant qu’il prenait note de nos doléances. De l’autre décideur, nous n’avons pas eu de réponse pour le moment ». Des décideurs dont ils ont préféré taire les noms.

Former et renvoyer

Les salariés de l’EHPAD affirment faire face à un non-respect de la direction à leur encontre, « nous faisons face à du harcèlement psychologique et moral, des menaces envers les agents… ». Les deux instances que sont le CTE (Comité technique d’établissement) et le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), au travers desquels la communication doit passer entre la direction et les agents, semblent ne pas fonctionner.
Le recrutement de personnel est aussi un souci, « il y a des recrutements qui sont faits au niveau des soins, mais ce sont des personnes non diplômées, ce qui engendre une prise en charge de la personne âgée qui n’est pas convenable ». Et de prendre l’exemple de cette aide-soignante diplômée dont le contrat en CDD est interrompu, et non renouvelé, après avoir été employée depuis 5 ans et demi, « alors qu’elle a été envoyée suivre une formation payée par l’EHPAD ».

Les salariés ne sont pas informés de la vie de l’établissement

Le manque de communication concerne également les travaux de rénovation de l’établissement. Les agents sont informés par les ouvriers lorsque ceux-ci viennent effectuer les travaux, « il n’y a pas de note de service, rien du tout ».
Au niveau des soins, « on n’a pas de cadre de santé pour tout gérer, planifier. Par manque de communication avec la direction, le cadre de santé a demandé à partir. Une infirmière a été embauchée il y a deux ans, trois mois après elle a été nommée pour tout encadrer ». Les employés demandent à la direction qu’elle embauche un autre cadre de santé, « parce que le budget est là ».
Des travaux ont été entrepris  en cuisine, « sans consulter les agents de la cuisine, ce qui a provoqué des accidents du travail, parce que les travaux continuent pendant que les cuisiniers travaillent (…) En fin de compte, on ne demande qu’à être écouté pour pouvoir travailler convenablement ». Un personnel excédé au point de demander le départ de la direction.

L’établissement ne doit pas devenir un mouroir

L’ascenseur pour handicapé est tombé en panne il y a deux ans, il a été changé « mais il est à nouveau en panne depuis janvier dernier. Donc les personnes âgées restent dans leur chambre. Quand on organise quelque chose dans la cour, tout le monde n’est pas là. Vraiment, la situation est difficile et critique ».
« Nous ne voulons pas que l’établissement devienne un mouroir. Nous ne voulons pas que la maltraitance institutionnelle s’installe à l’EHPAD. Nous voulons une bonne gestion du personnel des soins, au niveau des plannings, de la prise en charge… Les résidents de l’établissement sont le moteur et ils méritent d’avoir des soins adaptés à leurs pathologies ».
Le personnel considère qu’il faudrait aux pensionnaires un projet de vie en institution, « parce que c’est là leur lieu de vie. Pour chaque résident, nous demandons à ce qu’on ait un projet personnalisé, une fin de vie dans la dignité, un environnement agréable et paisible où ils passeront leurs derniers jours ».

Du personnel au bord de la crise de nerf

Le samedi 27 février 2017, l’association de Saint-Louis/Rambaud avait fait don d’un minibus adapté pour les fauteuils roulants, « le problème c’est que la fonction de coursier a été supprimée par la direction. L’agent qui faisait fonction de coursier est le même agent qui a le permis pour conduire le minibus. Mais il ne peut pas le conduire. Les personnes âgées ne peuvent pas sortir ».
Une employée déclare que « aujourd’hui, on se bat pour nous tous, pour la population de Saint-Martin. Nous, les employés, sommes fatigués mentalement et physiquement », et avec une voix entrecoupée de sanglots, « du personnel malade ne peut pas soigner des gens malades. Je veux que la population le sache ». Tandis qu’un de ses collègues rajoute, « on n’est jamais tombé aussi bas dans les conditions de travail ».
Tous services confondus, 60 personnes travaillent au sein de l’EHPAD pour s’occuper des 40 pensionnaires présents et des 35 qui dépendent du SSIAD (Service de soins infirmiers à domicile). La MAIA, un autre service récemment créé, intervient auprès des familles où il y a une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Après la radio, les agents de Bethany Home ont souhaité alerter la presse, « la prochaine étape c’est la grève. Il faudra y arriver, même si à Saint-Martin il n’y a pratiquement pas de mouvements de grèves. Mais la coupe est pleine ! ».

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