Accueil

Visite de Jean-Marc Mormeck : un état des lieux en 3 rounds

22 June 2018

Depuis 2 ans délégué interministériel à l’égalité des chances, Jean-Mars Mormeck est peut être l’un des « officiels » le plus aptes à comprendre les attentes et besoins de la jeunesse de Saint-Martin. Guadeloupéen élevé dans le 9.3, il connaît bien les dérives et s’est battu pour s’en sortir. Aujourd’hui, c’est cette expérience et son passé de boxeur qu’il met à profit pour tenter de trouver des solutions adaptées et tout particulièrement dans les territoires d’outre-mer.

Son séjour de 3 jours sur l’île, mené tambour battant, est axé autour de 3 thèmes forts : le social, l’éducatif et le sport. Ponctuée d’anecdotes et de situations vécues, chaque visite était prétexte à établir un véritable état des lieux des besoins.

EVITER LE SAUPOUDRAGE POUR MUTUALISER LES MOYENS

C’est l’association ACED qui débutait mercredi le programme. Elle assure, entre autres, une mission de réinsertion avec des formations professionnelles sur 2 ans. Pas suffisant selon Jean-Marc Mormeck. « Il ne s’agit pas de repousser l’échéance, il faut tenir compte de l’après ». La solution pourrait passer par l’entreprenariat, voir une association, pépinière de talents. Mais l’enjeu réside également dans une bonne étude des marchés afin de proposer des formations qui soient en adéquation avec les besoins de l’île. Etre dans la continuité et rendre chacun autonome à l’issue de la formation doit être la priorité. Ce premier échange, et certainement l’étude de la situation au préalable par ses conseillers, amène à un constat : la multiplication des associations tend à diluer les fonds et leur efficacité. L’idée serait de les rassembler afin de disposer de moyens, mutualisés, pour travailler de manière pérenne. Structurer l’emploi et faire comprendre que le travail au noir n’est pas la solution à long terme fait partie également des axes de réflexion, tout comme l’instauration d’actions visant à instaurer le respect vis à vis des forces de l’ordre. Sur ce dernier point, il propose un lien avec des agents du RAID, qui d’ores et déjà initient des rencontres sportives en métropole. Un point de vue partagé par les responsables de l’association qui depuis quelques jours testent un nouveau projet de prise en charge parents-enfants, mais aussi la mise en place d’ateliers comme celui de boxe éducative prévu dès ce vendredi.

LES OUBLIÉS DE SAINT-MARTIN

Lors de la visite au Manteau de Saint-Martin, force est de constater que Jean-Marc Mormeck est resté sans voix devant l’ampleur de la tâche à accomplir avec peu de moyens, allant jusqu’à s’étonner que les choses auxquelles cette structure a droit ne soient pas accordées. Seul lieu d’accueil sur la partie française pour les femmes victimes de violences, les SDF, les personnes en situation de handicap et maintenant les personnes ayant tout perdu avec Irma, elle n’en a pas pour autant obtenu plus d’aide. Sans doute parce qu’à Saint-Martin il n’y a aucune représentation de la DGSS, et que tout passe, encore, par la Guadeloupe ? Le Manteau doit faire face également à des charges salariales importantes, avec de plus, le non remplacement des contrats aidés qui arrivent à leur terme. Selon Audrey Gil, directrice du Manteau, « la délocalisation dans un hôtel en échange d’un terrain à Saint-Louis, propriété de l’association, pourrait permettre d’améliorer un peu les choses. La transaction devrait être actée prochainement par la Collectivité … mais l’hôtel en question a subi beaucoup de dommages et le coût des travaux d’aménagement devra être financé pour partie par l’association ».

Devant la détresse et la lassitude des permanents Jean-Marc Mormeck prend conscience des carences en matière d’action sociale et demande à recevoir au plus vite la liste des besoins afin d’activer les réseaux des partenaires pour trouver des subventions complémentaires pour qu’à terme Saint-Martin dispose d’une véritable structure d’accueil. Une nouvelle promesse de l’état ou bientôt une véritable concrétisation ? A suivre.

L’EXPÉRIENCE COMME BASE DE DIALOGUE

Ambiance plus détendue lors de la rencontre avec les membres de Jeunesse Soualiga, très fiers de présenter leur film « Le Choix d’une vie » à leur hôte de marque et très surpris aussi, de savoir à l’issue de la projection qu’il avait lui-même vécu cette situation. L’essentiel des questions des jeunes portait sur la difficulté de partir de l’île pour poursuivre des études dans les îles voisines ou en métropole sans réseau, sans famille. Sur ce point, les solutions sont plus simples, car des structures sont d’ores et déjà en place. A.B

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.