Accueil

×

Warning

JUser: :_load: Unable to load user with ID: 923

Il écope de 4 mois de prison ferme pour apologie du terrorisme

10 May 2018

Surveillé suite à une première incarcération pour des faits similaires perpétrés dans les Alpes Maritimes en 2016, M.B. a été interpellé en début de semaine à Saint-Martin pour avoir publié sur des comptes Facebook et Twitter ouverts et publics, des post faisant l’apologie du terrorisme. Il était jugé mercredi matin en comparution immédiate.

M.B, 47 ans, né au Maroc, abandonné par ses parents et élevé par une femme algérienne, présente le signe particulier d’être apatride. Arrivé en France métropolitaine en 1973, il n’a jamais pu obtenir de nationalité. Il est détenteur d’un titre mentionnant sa qualité d’apatride, ce qui lui confère la possibilité de voyager. L’homme est arrivé à Saint-Martin après avoir purgé en 2016 une peine de six mois de prison dans le département des Alpes Maritimes pour avoir posté sur les réseaux sociaux des post faisant l’apologie du terrorisme, dans les jours qui ont suivi les attentats de Nice.

Surveillé depuis, l’homme a continué de promouvoir sur les réseaux sociaux des actes à caractère raciste et promouvant la violence, entremêlés de messages du nazisme : sur son compte Facebook toujours actif, on y trouve des articles sur l’Allemagne du 3e Reich et le Fuhrer, des messages sur l’holocauste… Et entre le 1er mars et le 8 mai dernier, jour de son interpellation, M.B. postait des messages commentant de récents fais d’actualité.
Notamment au sujet de l’attaque visant l’ambassade de France à Ouagadoudou (Burkina Faso), M.B. écrivait : « Ils ont frappé fort en Afrique ! Bravo ! ». Au sujet de l’otage française retenue au Mali, M.B. commentait sur les réseaux sociaux : « J’espère qu’ils la crèveront, ce n’est rien qu’une blanche stupide ! ». Il a par ailleurs partagé une publication qui se félicitait de la mort du commandant Beltrame, au cours des attaques terroristes de Trèbes et Carcassonne en mars dernier.

Un suivi psychiatrique depuis 1992

L’homme qui s’explique à la barre avance des propos incohérents : « Je rentre dans des colères irrationnelles… Ce que j’écris est le contraire de ce que je pense », affirme-t-il, tout en reconnaissant « dérailler à de nombreux instants ». Suivi par le juge des tutelles depuis sa sortie de prison en 2016, il a cependant refusé toute aide et soins. Les examens médicaux décrivent un homme présentant « des troubles psychotiques tenant des discours discordants mêlant victimisation et méticulosité ». « Un homme instable, impulsif et imprévisible et qui n’est pas enclin à suivre de façon volontaire un traitement psychiatrique », concluent les expertises, qui expliquent toutefois que l’homme qui ne pratique pas de religion quelle qu’elles soient, ne présente pas de tendance à la radicalisation et est accessible à une sanction pénale.

Suivi pour des troubles psychiatriques depuis son adolescence, M.B. ne s’est jamais tenu aux traitements qui lui étaient prescrits. Le Procureur dans sa plaidoirie indiquait que « cet homme qui passe son temps à déambuler dans les rues de Marigot, qui touche de l’argent public, nous allons l’aider à quitter Saint-Martin ! » et demandait au tribunal d’entrer en voie de condamnation par une sanction pénale ainsi qu’un accès contraint aux soins.

Le tribunal suivait ces réquisitions et condamnait M.B. à 8 mois de prison dont quatre mois ferme avec un mandat de dépôt, assorti d’une mise à l’épreuve de 3 ans avec obligation de soins. L’homme est également interdit de séjourner pendant 10 ans sur les territoires de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Son statut d’apatride lui a évité l’interdiction de séjour sur tout le territoire national, ne pouvant être reconduit à aucune frontière… M.B. a rejoint mercredi après-midi la prison de Basse-Terre. 

By continuing your visit to this site, you accept the use cookies to make statistics of visits.