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Le triomphe de «8 femmes» à la Chapelle

Le triomphe de «8 femmes» à la Chapelle

27 January 2023

C’était un pari risqué de vouloir adapter cette pièce policière de Robert Thomas créée à Nice en 1958, puis arangée pour l’ORTF par Jean Le Poulain dans les années 70’s avec Denise Grey dans le rôle principal.

Mais c’était sans compter sur le talent d’adaptation dont a fait preuve Audrey Duputié qui a signé ici une mise en scène hors du commun avec ce brin de folie décalée qu’on lui connaît. L’intrigue est simple : huit femmes se retrouvent confrontées à une situation inattendue lorsqu’elles apprennent que le seul homme de la maison vient d’être subitement assassiné. Chacune d’elles est alors soupçonnée d’être le meurtrier potentiel par les sept autres qui rivalisent d’habileté pour prouver leur innocence. Au fil de la pièce les langues se délient et on découvre leurs caractères, leurs défauts et les bonnes raisons qu’elles auraient pu avoir de supprimer ce pauvre homme qui entretenait des relations pour le moins étonnantes avec certaines d’entre elles.

UNE DISTRIBUTION 100% FÉMININE

Il y a là Gaby la mère de famille interprétée par Camille Gréa qui fait son retour sur scène pour notre plus grand bonheur, Suzon sa fille ainée jouée par Bérengère Mathot qui nous avait régalés en Juin dernier lors du « 4 Women Show », Catherine la cadette (Jeanne Engelmann âgée de 17 ans seulement et qui fait déjà preuve d’un sacré talent), Augustine la soeur de Gaby incarnée par Christine Pouzet (dont on espère que c’est un rôle de composition), Jill Llobregat campe une grand-mère théâtrale à souhait, tandis que Aurélie Dubuis se glisse avec malice dans la peau de Pierrette la soeur du défunt. Le tableau ne serait pas complet sans Béatrice Wojcik (Mme Chanel la fidèle servante) et Diane de Saint-Alary alias Louise la soubrette délurée et plus sexy que jamais. Toutes ces comédiennes jouent leur rôles avec une facilité déconcertante malgré un rythme soutenu pendant près de deux heures, sans que jamais l’attention du public ne retombe, bien au contraire : on se prend au jeu en tentant de découvrir la coupable du crime entre deux éclats de rire. Car en effet, la mise en scène nous réserve de vraies bonnes surprises avec des intermèdes surprenants faisant référence aussi bien à Tex Avery qu’à OSS 177 en passant par les Looney Tunes ou Benny Hill (pour ne citer qu’eux).

LA COMPAGNIE DES APATRIDES NOUS A RÉGALÉS

A grand renfort d’effets visuels et sonores, appliqués à la perfection par Erwan Trottel qui règne en maître absolu sur la régie, et grâce aux costumes ainsi qu’aux décors réalisés avec amour par Virginie Conties, on ne voit pas le temps passer et on ressort heureux après avoir beaucoup ri avec le sentiment d’avoir passé un moment d’exception offert par des comédiennes (amatrices rappelons- le) dont le travail d’un an et demi a été justement récompensé par les applaudissements nourris d’un public comblé. « 8 Femmes » se joue encore les deux prochains week-ends, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire : infos et billetterie sur www.theatresxm.fr

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