L’incident qui s’est produit au petit matin de samedi, au cours du Jouvert morning, aurait pu être dramatique. La gendarmerie informait que vers 5h30, ce samedi 18 février, en marge du défilé nocturne Jouvert Morning, alors que le cortège passait dans la rue de Hollande, au niveau du stade Vanterpool, une bagarre a éclaté parmi les carnavaliers et un individu a sorti une arme de poing. Pendant que le cortège se dispersait en courant, l’individu a tiré deux coups de feu dans la foule, touchant deux femmes, l’une de 51 ans et l’autre de 23 ans, étrangères à la bagarre. Blessées légèrement, elles ont été prises en charge par les secours et transportés à l’hôpital de Saint-Martin. La gendarmerie informait encore avoir, suite à cet événement, interrompu le déroulé de l’événement et fait disperser la foule, sans incident. Dimanche, l’homme n’avait pas été interpellé. Une enquête a été ouverte.  

« LA VIOLENCE N’A PAS SA PLACE ICI » (PRÉSIDENT LOUIS MUSSINGTON)

Après deux années d’absence du carnaval, l’incident a créé un vif émoi dans la communauté pour laquelle l’événement annuel fait partie intégrante de la culture locale. Le président Louis Mussington a dès la journée de samedi adressé un communiqué pour dénoncer une violence qui n’a pas sa place ici ni ailleurs en mettant l’accent sur l’important travail fourni par les organisateurs pour préparer la fête : « Suite à l’incident grave survenu sur le Jouvert morning, ce samedi matin, où deux femmes de 51 et 23 ans ont été blessées par balles en marge du défilé, je tiens à rappeler que le carnaval est un événement festif préparé de longue date par les organisateurs et leurs partenaires, dans un esprit de convivialité et de valorisation de nos traditions. Nous ne pouvons tolérer que des faits de violence s’y produisent et mettent en danger les festivaliers et le public, souvent très jeunes, venus s’amuser et profiter du carnaval. Bien heureusement, ces deux personnes vont bien et c’est le plus important. La violence n’a pas sa place dans ce type de manifestation et nulle part ailleurs sur le territoire alors même que nous mettons tout en oeuvre ensemble pour reconstruire Saint-Martin et relancer la destination. La sécurité sera renforcée sur l’ensemble des festivités carnavalesques. Au moindre incident, les forces de l’ordre seront dans l’obligation de faire cesser la manifestation. Je compte donc sur tout un chacun pour veiller à ce que le carnaval se passe dans les meilleures conditions. »

ANNULATION DES MARDIS DE GRAND CASE POUR CE MARDI 21 FÉVRIER

Suite à cet incident, les autorités ont décidé de renforcer les dispositifs de sécurité pendant la période carnavalesque qui court jusqu’à mercredi des Cendres. Et dans le programme de cette journée de mardi 21 février, outre la parade qui va défiler dans les rues de Marigot à partir de 15 heures, sont programmés un concert, à 19 heures, puis la mise à feu de Vaval, « Burning of Moomoo » à partir de minuit. Or, dans cette même période se tient l’événement les Mardis de Grand Case qui rassemble chaque mardi une importante foule. D’autant que pour ce mardi soir, les organisateurs des Mardis de Grand Case avaient de leur côté programmé une grande parade carnavalesque, invitant le public à se joindre au cortège. Face à l’envergure de ces deux événements concomitants voués à rassembler tous deux un public nombreux, les autorités ont jugé ne pas être en mesure « d’en assurer la protection simultanée de manière satisfaisante ». Et dans un communiqué, la préfecture indique avoir pris la décision, en concertation avec la Collectivité et les organisateurs des événements « d’interdire, pour des raisons de sécurité, le rassemblement et la manifestation « les Mardis de Grand Case » prévu le mardi 21 février 2023 en parallèle des festivités carnavalesques. »

Chantale Vernusse de Calypso Event, organisatrice des Mardis de Grand Case, nous informait hier après-midi tenter le pari de décaler la soirée prévue qui était prévue ce mardi à mercredi 22 février au soir. A l’heure hier où nous mettions sous presse, l’information précise n’était pas encore communiquée. L’évolution des décisions sera communiquée sur notre page Facebook.