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Unies, les deux parties de l’île partent en guerre contre le plastique

06 November 2020
C’est quasi une première sur le territoire. Les deux parties de l’île travaillent ensemble à la mise en œuvre d’une réglementation légale et commune pour toute l'île afin de bannir à terme toute utilisation du plastique à usage unique, dont les dommages sont considérables pour la faune, la flore et l’environnement dans son intégralité.
 
PASCALE LABORDETout est parti d’une intervention faite par l’élue Pascale Alix Laborde, Madame Environnement de l’exécutif de la partie française, lors des questions diverses qui ont été posées à l’issue du Conseil territorial du 24 septembre dernier. Cette intervention mettait en exergue l’urgente nécessité de mettre fin à l’utilisation sur le territoire des plastiques à usage unique et Pascale Alix-Laborde rappelait que malgré la loi interdisant depuis 2016 des sacs plastiques dans les commerces, trop nombreux sont encore les entreprises à distribuer ces contenants. Elle indiquait également que depuis la crise sanitaire, une nouvelle pollution était apparue, avec les masques, les lingettes, les gants… Elle martelait qu’il était plus que temps d’agir et de changer nos habitudes de consommation en utilisant des produits biodégradables. Et insistait sur la mise en place de sanctions coercitives envers ceux qui enfreignent la loi.
L’élue recevait tout le soutien de la Collectivité sur ce sujet qui insistait également sur la nécessité d’une collaboration avec la partie hollandaise et souhaitait mettre rapidement en place des actions sur le terrain.
 
Mise au diapason du cadre réglementaire
 
Au lendemain de ce conseil territorial de fin septembre, la conseillère Pascale Alix Laborde était contactée par le gouvernement de Sint Maarten, en la personne de Nickima Hickinson, chargée des questions de l’environnement au ministère des affaires générales, pour lui demander conseil et exprimer la volonté du gouvernement de travailler ensemble sur le sujet. Rapidement, les élues échangent et réalisent que pour pouvoir être efficaces, les deux parties de l’île doivent s’inscrire dans un cadre législatif similaire. En effet, la partie hollandaise de l’île détient la compétence environnement, mais n’a que peu d’expérience en la matière. Le gouvernement de Sint Maarten avait initié en fin d’année 2019 une campagne contre l’utilisation des plastiques à usage unique qui devait voir son aboutissement dans les défilés des troupes carnavalesques de 2020. Or, la crise sanitaire est passée par là et le carnaval de la partie sud de l’île a été annulé, mettant aussi fin à cette première campagne pour l’environnement. A contrario, la Collectivité de Saint-Martin n’a pas la compétence environnement qui est détenue par l’Etat, et est soumise aux règles nationales, qui interdit depuis 2016 l'utilisation des sacs plastiques à usage unique dans les commerces, depuis 2020, la vaisselle jetable en plastique et les cotons-tiges, et à compter du 1er janvier 2021, les pailles, couverts, touillettes et couvercles de gobelets en plastique ainsi que des contenants alimentaires en mousse de polystyrène.
 
Le Parlement de Sint Maarten adopte à l’unanimité une loi interdisant les plastiques à usage unique
 
Le gouvernement de Sint Maarten décide donc de faire évoluer sa loi en la matière afin qu’elle soit identique à celle de la partie française. C’est chose faite depuis ce début de semaine, où les députés ont adopté à l’unanimité une loi proposée par la députée des Démocrates Unis Sarah Wescott Williams, interdisant les plastiques à usage unique, les pailles en plastique et les produits en mousse de polystyrène. En cours d’élaboration depuis deux ans, le projet de loi visant à éliminer peu à peu le plastique dans les habitudes de consommation des populations de Sint Maarten, avait d’abord pointé du doigt les sacs plastiques à usage unique. Ont finalement été rajoutés les pailles en plastique et les produits en mousse de polystyrène servant de contenants aux plats à emporter. De surcroît, le parlement de Sint Maarten a relevé l’amende encourue par les contrevenants qui n’était pas dissuasive et l’a passée de 100 NAF (environ 55 USD, NDLR) ou 14 jours d’emprisonnement, à 1000 NAF (environ 560 USD, NDLR) ou 6 mois de prison. Cette loi devra être votée mardi prochain au Parlement et entrera en vigueur dès qu’elle aura été ratifiée par le conseil des ministres et par le gouverneur Eugène Holiday.
 
Mémorandum d’entente et bâton de pèlerin
 
Les règles désormais à l’unisson, les gouvernements respectifs des deux parties de l’île devraient dans les prochaines semaines signer un Memorandun of understanding (MOU) (Mémorandum d’entente, NDLR) et les deux élues, Pascale Alix-Laborde et Nickima Hickinson vont, ensemble et prochainement, partir en campagne pour sensibiliser à ces interdictions qui vont désormais toucher l’ensemble du territoire. Elles seront d’abord sur les radios locales pour informer. Elles se rendront ensuite dans les entreprises et les commerces pour informer des dispositions à prendre d’ici la fin du mois de janvier prochain. Une table ronde réunissant le plus grand nombre d’acteurs économiques et du monde associatif, sera organisée rapidement, et Pascale Alix Laborde caresse l’espoir d’y voir une compagnie aérienne se joindre à cette cause …
On l’aura compris, les choses avancent de façon judicieuse et rigoureuse pour qu’enfin l’île de Saint-Martin aille dans le bon sens vis-à-vis du respect de l’environnement.
 

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