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Sargasses : Le temps passe… et elles sont toujours bien présentes

Sargasses : Le temps passe… et elles sont toujours bien présentes

10 September 2021
La zone des Petites Antilles est remplie de radeaux de sargasses. Leurs dérives sont fortement perturbées par la présence de l’ouragan Larry. Les sargasses s’étendent du littoral antillais jusqu’à 600 km au large, du sud de la Barbade jusqu’à hauteur d’Antigua. Elles vont continuer d’impacter Saint-Martin de manière significative encore dans les quinze prochains jours. Un fléau supplémentaire pour le territoire dont l’impact, sanitaire et touristique, peut être dévastateur si la gestion du problème n’évolue pas.
Cette saison aura été chaotique. Entre délais de réaction, problème de règlement des entreprises prestataires, travail non effectué pour certaines, interventions pas en corrélation avec les exigences environnementales, etc, il est clair que le mode de fonctionnement mis en place pour limiter l’impact de ces algues sur l’environnement et la santé des citoyens n’a pas prouvé son efficacité. Il s’agit maintenant d’en tirer les enseignements afin d’anticiper et de faire mieux pour la prochaine saison, car le fléau reviendra désormais chaque année … encore un effet du réchauffement climatique !
 
Un plan sargasses en 2022 ?
 
L’espoir vient du fait que les états, et notamment la France, ont enfin pris toute la mesure de ce problème environnemental. La ministre déléguée, Emmanuelle Wargon, a annoncé fin juillet un second plan sargasses pour la Martinique, la Guadeloupe et les îles du Nord. Il a pour objectif d'améliorer la collecte et le traitement avant échouement, notamment avec des barrages proches des côtes, voire un broyage en mer qui a vocation à mieux utiliser les résultats des projets de recherche et d'innovation et de faire avancer la connaissance en matière de santé», a indiqué la ministre déléguée. Il s'agira également de «sécuriser les règles de financement de la solidarité nationale pour avoir des financements plus pérennes». Le gouvernement avait déjà mis en place un premier plan en 2018 pour un montant de 11 millions d’euros. Un budget de 370 000 € avait été alloué à Saint-Martin en 2019 … mais n’avait pas été utilisé par la Collectivité car il impliquait un financement à 50%, l’achat d’un matériel spécifique et une formation longue (1 an) du personnel. C’est la Guadeloupe qui a bénéficié de cette somme en plus du budget qui lui était déjà imparti ! Aujourd’hui, les concertations locales ont été lancées et les modalités du deuxième plan sargasses seront publiées d’ici la fin de l’année.
 
Une réflexion sur le plan local ?
 
La représentation de l’État à Saint-Martin considère le problème comme prioritaire. En raison d’un agenda plus que perturbé, par les rebonds de la crise sanitaire ou les mouvements sociaux, les réunions prévues ont dû être reportées. Une devrait cependant se tenir prochainement avec la Collectivité afin d’identifier les blocages ralentissant les interventions nécessaires. Mercredi, la Préfecture mettait en effet à nouveau la Collectivité en demeure pour qu’elle notifie les entreprises prestataires pour enlever les échouements en cours.
Dans un second temps, une concertation sera prévue, toujours avec la Collectivité, mais également la Réserve Naturelle, l’ARS, le Collectif anti-sargasses et Métimer pour travailler sur cette problématique et faire évoluer les choses avant le passage du prochain marché public qui interviendra à partir de septembre 2022.
La Deal (direction de l’environnement à la Préfecture) travaille d’ores et déjà sur l’élaboration d’études, notamment sur les courants, pour déterminer par exemple la faisabilité d’un filet dans la passe de Cul de Sac avant la prochaine saison. Elle va également être force de propositions pour soumettre des solutions dans le cadre du plan sargasses. De nombreux échanges avec la Collectivité de Saint-Barthélemy pour le moment ont déjà été menés en ce sens.
De son côté Pascale Alix Laborde qui représente la Collectivité au Congrès de la Nature qui se tient actuellement à Marseille, a rencontré des chercheurs à l’IRD (conseil scientifique en outre-mer), organisme pouvant venir en appui des collectivités dans le traitement des sargasses et échangé avec le CITEO (entreprise privée spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers graphiques) pour l’utilisation possible de ces déchets sauvages.
Des initiatives privées sont également mises en place pour la collecte des sargasses, comme à Orient Bay, sur lesquelles nous reviendrons dans une prochaine édition.
 
Reprise des ramassages
 
Jeudi soir, la Collectivité assurait travailler à la reprise du ramassage sur les sites les plus impactés. Le service financier a par ailleurs confirmé qu’il n’y avait pas de blocage pour la société Janky ; les mandats ont bien été émis et les factures ont été transmises à la trésorerie pour paiement. La société Janky, qui intervient sur le secteur de Cul de Sac, devrait donc reprendre incessamment sous peu la collecte et l’évacuation des sargasses à l’éco site comme cela est prévu dans le cadre du marché. Concernant, la société GMT, un terrain d’entente semble avoir été trouvé depuis cet été, et elle sera à nouveau réquisitionnée pour intervenir sur la plage de Mont Vernon dans les jours à venir. Sur ce site, les sargasses sont ramassées et stockées sur place pour qu’elles se désagrègent naturellement. Bien que le travail soit important pour ces deux sociétés, les choses devraient donc s’améliorer dans les jours à venir.
 

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