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où vont nos déchets ?

où vont nos déchets ?

11 May 2021
L’enjeu est planétaire, mais la réalité relève de la responsabilité de chacun … et si le sujet est récurrent, c’est qu’il est malheureusement nécessaire de faire périodiquement un point sur cette problématique, souvent considérée par beaucoup comme un détail si l’on en juge par les dépôts sauvages qui perdurent.
 
En 2017, les déchets de toutes origines représentaient 4,9 tonnes par an et par français. Depuis une dizaine d’année, la courbe fléchit légèrement (- 4,6%) grâce à la prévention, le recyclage et la réduction du gaspillage alimentaire. L’éco site de Cul de Sac, joue un rôle essentiel dans le traitement et le recyclage des quelque 35 000 tonnes collectées chaque année en partie française … mais que deviennent ordures, encombrants et autres carcasses en tous genres ?
Depuis 2014, date à laquelle elle a obtenu la certification ISO 14001, Verde SXM a entrepris une démarche d’amélioration continue de sa performance environnementale, vérifiée chaque année, qui permet de répondre à la règlementation et de réduire l’impact sur l’environnement. Une visite du site permet de constater que c’est bien la réalité et que loin des idées reçues les déchets ne sont pas simplement enfouis. Ils sont, dans leur grande majorité, traités, quittent l’île et à chaque déchet sa filière ! Anaëlle Romain, ingénieur qualité, sécurité, environnement et recyclage, s’est prêtée au jeu des questions-réponses.
 
Pourquoi la décharge prend feu ?
 
Un gros travail est mené sur les déchets jusque-là enfouis dans l’ancienne décharge. Cela permet de récupérer ce qui peut l’être, comme la ferraille, et ainsi de gagner jusqu’à 30% de place. Mais le fait de creuser réactive, par l’action de l’air, les feux couvants. Un phénomène propre à toutes les décharges. Les déchets de l’ancienne décharge, sont désormais désagrégés et servent à recouvrir ceux plus récents, évitant ainsi la prolifération des nuisibles. Un système de bacs de récupération, l’un pour le ruissellement des eaux, l’autre pour les jus des ordures ménagères évitent la pollution des sols, car tout est filtré.
Le traitement post-Irma est-il terminé ?
Une convention avait été signée avec le Conservatoire du Littoral pour pouvoir stocker temporairement les dizaines de milliers de tonnes de déchets dont plus de 4000 épaves de voitures, dans l’attente de leur traitement. Depuis décembre dernier, plus de 1500 tonnes de ferrailles ont été traitées et évacuées. Le site a pu être restitué au Conservatoire ce mois-ci. Des travaux de finition restent à réaliser pour lui redonner son aspect d’origine : création d’une pente naturelle à certains endroits, ramassage de petits déchets, aération du sol pour favoriser la repousse, etc.
 
Comment sont traités les véhicules hors d’usage ?
 
Un atelier spécifique dépollue entièrement chaque véhicule. Les liquides sont réutilisés sur les machines du site ou transférés en métropole pour être traités et régénérés dans l’usine de traitement OSILUB, où ils seront réutilisés pour faire de l’huile neuve, du carburant, des matières premières pour l’étanchéité des toitures ou encore de la valorisation énergétique. Les moteurs et pots catalytiques, qui contiennent des métaux précieux sont aussi recyclés, tout comme l’alu des jantes, le plastique, etc. Seules les batteries sont actuellement stockées dans l’attente d’une solution. Deux heures sont nécessaires pour traiter une voiture complète, beaucoup moins lorsqu’elle est à l’état de carcasse. La nouvelle presse à ferrailles permet d’accélérer le processus et les ballots sont ensuite expédiés par bateau en différents points de métropole. Verde SXM a également conclu un partenariat avec une société de la partie néerlandaise pour l’évacuation de la ferraille par barge, ce qui est plus rapide.
 
Comment se débarrasser des encombrants ?
 
Les habitants peuvent déposer leurs équipements électriques et électroniques à la déchetterie ou dans les magasins spécialisés. Ils sont récupérés et stockés sur le site avant d’être envoyés en Guadeloupe où ils seront dépollués et recyclés au centre de tri AER. Cela représente chaque mois deux containers soit entre 8 à 10 tonnes de déchets.
 
Les sargasses peuvent-elles être recyclées ?
 
Tous les déchets verts sont broyés et stockés dans une fosse et se transforment en compost. Les sargasses en font partie à partir du moment où elles ne contiennent pas de sable. Les sociétés en charge du ramassage les amènent directement ou après les avoir laissées sécher, car pour le budget de la Collectivité un camion de sargasses sèches est bien moins onéreux que lorsqu’elles sont pleines d’eau.
 
Et le verre ?
 
Le verre est le seul déchet qui soit toujours en stand-by, dans l’attente des dispositions qui seront prises par la Collectivité pour sa collecte.
 
Gratuit ou payant ?
 
Tous les appareils électriques (machine, frigo, ordinateur,...) peuvent être déposés gratuitement par les particuliers, du lundi au vendredi de 6h à 16h et le samedi de 6h à 12h. C’est également gratuit pour les batteries, l’huile de moteur usagée (huile de vidange), les piles et le verre. Pour tout le reste, le coût est de 95 € la tonne et de 25 € la tonne pour les déchets verts (triés et non mélangés avec de la terre ou des cailloux). Les particuliers peuvent participer au tri sélectif en allant directement à la déchèterie de Galisbay qui dispose de bacs dédiés.
A noter que pour les ordures ménagères, Saint-Martin estl'un des rares territoires français où elles sont ramassées chaque jour (entre 18h et 23h). Les nouveaux containers viennent d’être mis en place … à charge des riverains d’y déposer leurs ordures et de faire preuve d’un peu de bonne volonté pour trier ce qui peut l’être.
 

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