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Un varroa repéré dans une ruche à Saint-Martin (point marron sur le dos de l’abeille).
Un varroa repéré dans une ruche à Saint-Martin (point marron sur le dos de l’abeille).

Les abeilles de Saint-Martin confrontées à un danger extérieur

25 March 2022
L’Association des Apiculteurs de Saint-Martin (AAPISM) alerte sur les risques dus à l’importation d’abeilles sur l’île. Un nuisible, le varroa, a fait son apparition dans les ruches … et les abeilles sont aujourd’hui, elles aussi, menacées d’une crise sanitaire.
La démultiplication des essaims de l’île peut être une solution pratique pour augmenter le nombre de ruches, et des demandes ont été faites pour importer des abeilles. Cependant, le risque d’importation conjointe de parasites et/ou de maladies est fort. Un premier cas de varroa a été détecté dans une ruche en janvier dernier. L’étude sur la population d’abeilles menée en 2016 n’avait pourtant pas fait état de varroa. Les effets de l’importation ont donc déjà un impact et cela pourrait être lourd de conséquences pour le rucher de l’île.
 
Sauvegarder les abeilles autochtones
 
Le varroa a été signalé pour la première fois en France en 1982. Cet acarien, originaire d'Asie orientale, est un parasite qui se reproduit dans les ruches et qui présente un véritable danger pour les abeilles, on le nomme d’ailleurs varroa destuctor. Il colonise les abeilles adultes mais aussi les larves et se nourrit de leur sang. Les abeilles butineuses, en se déplaçant à l’extérieur de la ruche favorisent la propagation du parasite. Jusqu’à présent Saint-Martin avait la chance de n’avoir que des abeilles autochtones, à 92% de souche Apis melifera, une espèce réputée docile et exempte de maladie.
Les apiculteurs de Guadeloupe, partenaires de l’AAPISM, ont signalé en janvier dernier avoir reçu plusieurs sollicitations pour importer des abeilles destinées à des dizaines de ruches de Saint-Martin. Eux aussi alertent sur ces importations, qui multiplient les risques de maladies et qui peuvent à termes s’implanter durablement sur le territoire, mais aussi modifier le profil génétique de l’abeille locale, au profit d’abeilles plus agressives.
 
Un état des lieux en cours
 
L’AAPISM a d’ores et déjà alerté les services de la Collectivité et les services vétérinaires de la Préfecture. Ces derniers ont pris en considération l’alerte et ont indiqué qu’ils seront prêts à accompagner l’AAPISM sur son plan de gestion de varroa.
D’ores et déjà, un protocole de comptage des varroas, non nocif pour les abeilles, a été mis en place depuis le week-end dernier. Le procédé consiste à saupoudrer les abeilles de sucre glace et de les secouer un petit peu au-dessus d’un tamis. Cette simple manipulation, qui n’a aucun impact sur les abeilles qui sont remises après coup dans leur ruche, permet de faire tomber le parasite. Sur 300 abeilles comptabilisées, deux varroas ont été trouvés. Cela démontre qu’il est bien présent, même si pour le moment le nombre d’individus ne requiert pas la mise en place de traitement.
 
Ne pas importer d’abeilles
 
En voulant développer l’apiculture à tout prix, on risque d’anéantir l’abeille saint-martinoise, qui elle aussi constitue une spécificité de l’île. D’autres solutions existent en dehors de l’importation pour développer le rucher sur le territoire. La première est l’installation intrinsèque d’essaims sauvages dans des ruches, qui présente également l’avantage d’assurer la sécurité des personnes qui ont ce type d’essaims à proximité de leur habitat. Une autre solution est la démultiplication des essaims existants.
On le rappelle les abeilles sont LE maillon essentiel de la biodiversité et leur sauvegarde est prioritaire.
 
 Association des Apiculteurs de Saint Martin
Pour toute question d’ordre général sur l’apiculture, sur l’importation des abeilles ou pour signaler un essaim sauvage : Association des Apiculteurs de Saint-Martin (AAPISM) au 06 90 77 28 92 ou par mail à This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it..

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