L’initiative d’un agriculteur martiniquais
C’est sur l’exploitation familiale à la ferme du Morne Capot au Lorrain que Michel Blondel la Rougery a entrepris la culture de la banane bio Cavendish (variété de banane dessert). Il lui aura fallu plusieurs années pour convertir son exploitation en agriculture biologique. La première étape fut de régénérer les sols, chose faite à partir des mircro-organismes, essentiels à la culture biologie, récupérés dans la forêt avoisinante. Dès 2004 grâce à ce procédé, il abandonnait toute utilisation de pesticide et les analyses en laboratoire certifié indiquait dès 2012 une très nette amélioration de la santé des racines des bananiers, et par ce fait des rendements. La voie vers le bio était tracée !
Une plantation sans aucun produit chimique
Après chaque récolte, les herbes des bananes sont récupérées, enrichies à nouveau de micro-organismes pour entraîner la décomposition. Le liquide qui s’en écoule, gorgé d’éléments fertilisants, est récupéré et stocké en cuves avant d’être réutilisé. Au final, l’exploitation est autonome, sans aucun intrant. L’économie sur les engrais, pesticides et autres composants chimiques permet d’investir pour s’adapter à la culture bio. Aujourd’hui 37 ha sont en bio et les 20 ha restants qui n’ont pas encore la certification sont d’ores et déjà en agriculture raisonnée.
Cette démarche, ou plutôt cette philosophie, a fait de Michel Blondel la Rougery un pionnier dans le domaine, et il n’entend pas en rester là ! Avec 4 autres agriculteurs martiniquais, eux aussi en bio, il a constitué un collectif pour commercialiser leurs productions.
Bio pas bio !
Il faut savoir que les pays tiers, hors UE, utilisent aussi l’agrément bio, sauf que, n’appliquant pas le même cahier des charges, ils peuvent toujours utiliser 14 substances interdites en Europe. Une bonne raison de privilégier les produits locaux !
La Cavendish Bio sur tous les étals de Saint-Martin
Chaque semaine un container de bananes arrivera directement de la Martinique sur notre île. Reconnaissables dans les rayons à leur bandeau « banane bio - Martinique », elles seront vendues environ 2,90 € le kilo, soit à peine plus chères que les bananes issues de la production classique (donc pas bio !). Ce petit supplément se justifie par leur texture et le goût : ayant pris plus de temps à venir à maturité, elles sont naturellement plus goûteuses et plus sucrées.
Le collectif des producteurs martiniquais devrait bientôt ajouter au container de bananes quelques légumes, fruits et bio issus de leurs exploitations biologiques. Une vraie bonne nouvelle pour manger plus sain et plus écologique avec des produits qui n’auront pas fait le tour de la planète avant d’arriver chez nous.
