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Le préfet Vincent Berton et la 2e vice-présidente Bernadette Davis signaient mardi dernier un document d'intention de mettre en oeuvre une programmation pluriannuelle de l'énergie qui sera effective dès janvier 2024. Objectif affiché: verdir la production d'électricité et maîtriser la consommation.
Le préfet Vincent Berton et la 2e vice-présidente Bernadette Davis signaient mardi dernier un document d'intention de mettre en oeuvre une programmation pluriannuelle de l'énergie qui sera effective dès janvier 2024. Objectif affiché: verdir la production d'électricité et maîtriser la consommation.

L’énergie, prégnance d’un sujet d’actualité …

07 October 2022
L’Etat et la Collectivité organisaient en ce début de semaine un premier comité de pilotage pour la mise en œuvre au 1er janvier 2024 d’une Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Un document d’intention était à la suite signé par les deux autorités locales, actant la mise en œuvre de cette prochaine PPE. L’ambition affichée par les parties est de parvenir à atteindre dans un moyen terme, l’objectif de 25% d’énergies renouvelables pour la production de notre électricité.
Transition écologique et développement durable, réchauffement climatique, hausse des prix de l’énergie et période inflationniste en général, croissance verte, tous ces sujets sont au rendez-vous de l’actualité ici et ailleurs.
Document stratégique de pilotage de la loi de transition énergétique pour la croissance verte instituée en 2015, les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) sont définies pour la France métropolitaine, d’une part, et pour les zones non interconnectées (ZNI), d’autre part. Des ZNI qui sont de fait vulnérables car livrées à elle-même en matière de production d’énergie, du fait de leur insularité et/ou de leur configuration géographique, ce qui implique des coûts de production de l’énergie plus importants. Parmi ces ZNI, on retrouve la Corse, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, Mayotte, Wallis et Futuna ou encore la Guyane. Ne figurent pas dans la liste les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, ces deux îles ayant fait le choix de l’autonomie et s’inscrivant en Collectivité d’Outre-mer régies par l’article 74 de la Constitution. Un statut qui confère à Saint-Martin notamment, les compétences de l’énergie et de la fiscalité (depuis 2007) et du logement (depuis 2012).

Le prix payé du KWH à Saint-Martin est 4 fois inférieur à son coût de production

Pour autant, l’Etat reste aux côtés de ces collectivités aux compétences particulières. Un accompagnement que l’on retrouve d’abord dans le système de péréquation des prix de l’électricité pour l’ensemble du territoire national qui permet de lisser et de réguler les prix. Ainsi, du fait de cette péréquation tarifaire, le prix du kwh en hors taxe est équivalent sur tout le territoire national pour consommateur équivalent. Que le consommateur soit branché a proximité d’un lieu de production ou qu’il en soit très éloigné, le prix du kwh est le même. Sur le territoire de Saint-Martin, sans cette péréquation tarifaire abondé par la solidarité nationale, le consommateur paierait un prix du kwh quatre fois supérieur à ce qu’il est facturé, tant la production d'électricité coûte cher.

Verdir la production énergétique

En outre, si la Collectivité de Saint-Martin détient la compétence de l’énergie depuis 2007, ce n’est que 15 ans plus tard qu’elle s’attèle à la mise en place de sa propre politique en la matière. Sous l’égide du directeur Laurent Guillaume, le service de l’environnement s’est adjoint le travail d’experts pour élaborer le Code de l’Energie de Saint-Martin qui sera présenté en début d’année prochaine. Il permettra entre autres à des opérateurs d’avoir accès aux installations de panneaux voltaïques. En substance, l’objectif est bien de verdir la production d’énergie. Rappelons ici que la production d’électricité sur le territoire de Saint-Martin est à 95% d’origine carbonée, en provenance de la centrale thermique de Galisbay alimentée par du fioul importé.
La PPE qui devra être opérationnel en début d’année 2024 devra s’atteler à définir, pour les huit années suivantes, les choix qui devront être opérés pour parvenir à une transition énergétique qui devra tendre vers une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de la production énergétique, à un verdissement de cette dernière par l’utilisation des énergies renouvelables, principalement solaire et vent, qui sont des atouts incontestables de Saint-Martin, mais aussi par de la biomasse liquide ou solide. La PPE devra également mettre en œuvre les moyens de maitrise de la consommation de l’énergie. Les parties prenantes de la PPE ambitionnent que 25% de l’énergie produite sur l’île dans un horizon moyen terme soit à base d’énergies renouvelables. Le premier comité de pilotage qui a eu lieu mardi de cette semaine réunissait outre les représentants de l’Etat et de la Collectivité, respectivement le préfet délégué Vincent Berton et de la 2e vice-présidente de la COM Bernadette Davis, le directeur régional de EDF Guadeloupe, Christophe Avognon, Pierre Fontaine du Ministère de l’écologie et de la transition énergétique, et Laurent Guillaume directeur du service environnement de la Collectivité. Le prochain comité de pilotage devra se réunir courant décembre.
Une fois les projets inclus dans la PPE approuvés, des crédits d’Etat seront abondés pour leur mise en œuvre. Au moment de la signature du document d’intention, le préfet Vincent Berton a indiqué « aborder le chantier avec optimisme, malgré la complexité du sujet rendu encore plus difficile ici à Saint-Martin, du fait des spécificités de l’île et des compétences de l’énergie et de la fiscalité exercées par la Collectivité ». Et le préfet de conclure : « Les enjeux environnementaux et économiques sont importants ».
 

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