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Les vœux du Recteur sur fond de contestations

24 January 2020
Le recteur d’Académie Mostafa Fourar était présent mardi dernier à Saint-Martin pour formuler ses vœux à l’ensemble du corps enseignant et pour présenter le projet académique des quatre années à venir.

L’occasion pour le Recteur de revenir sur les difficultés, les avancées et les projets dans l’éducation à Saint-Martin, en présence de la Préfète Sylvie Feucher et devant un parterre de directeurs d’établissements, à l’exception de la Proviseure du Lycée Robert Weinum aux prises avec les manifestations des élèves de première et de la Collectivé, dont tout le monde aura noté la non représentativité …
Tout cela dans un contexte tendu : grève dans l'éducation qui sévit en Guadeloupe et les premiers mouvements contestataires gagnent depuis cette semaine Saint-Martin … mais pas forcément pour les mêmes revendications (lire en encadré).

Les bonnes nouvelles … et les moins bonnes
 
Concernant la situation de Saint-Martin, plusieurs point positifs se dégagent. Le dédoublement des classes en zones prioritaires et le changement de méthode pédagogique commencent à porter leurs fruits : l’écart entre les élèves des zones dites défavorisées et les autres élèves tend effectivement à se réduire.
Une tendance qui ne se retrouve pas au niveau du reste de l’Académie.
Le déploiement du plan mathématiques, qui relève de la formation continue, a pu être instauré et un équivalent en français devrait voir le jour à la prochaine rentrée. Sur ce point de la formation des enseignants, elle impactera désormais moins le fonctionnement des classes, car des moyens ont été débloqués pour recruter douze contractuels. Leur mission, jusqu’à la fin de l’année scolaire, sera de remplacer les professeurs du premier degré, en formations, dans toutes les écoles de Saint-Martin. Les candidats, sous réserve d’avoir au minimum une licence, peuvent adresser leur candidature au rectorat.
La voie professionnelle n’a pas été oubliée dans le cadre de la réforme. Une conférence nationale devrait d’ailleurs être prochainement organisée afin de réfléchir avec le tissu économique et des socio-professionnels à la mise en place de nouveaux diplômes, parfois sur des niches. Un passage obligé si l’on veut garder les jeunes sur le territoire.
En parallèle, la notification du Ministère pour l’année scolaire 2020-2021 prévoit la suppression, au niveau de l’Académie, de 16 postes dans le premier degré et de 56 postes dans le second degré. Des chiffres à relativiser selon M. Fourar qui a rappelé que l’Académie n’avait pas connu de suppressions de postes depuis plusieurs années alors que dans le même temps il y a eu une baisse démographique (environ 1000 élèves en moins chaque année depuis quinze ans). La répartition des suppressions de postes n’est pas connue à ce jour.
 
Ce qui change à Saint-Martin
 
Les services de l’Éducation à Saint-Martin vont déménager à la fin du trimestre. Le choix des nouveaux locaux, dans les étages du West Indies à Marigot, ne fait pas l’unanimité chez les syndicats d’enseignants notamment qui jugent que ce hall commercial plutôt luxueux ne cadre pas avec l’accueil des parents d’élèves notamment.
Dans les autres sujets qui fâchent la nomination d’un vice-recteur, un engagement fait par Emmanuel Macron lors de sa dernière visite à Saint-Martin.
Mais cela représente, selon le Rectorat, l’opportunité d’un renforcement du pôle administratif. Tom Toussaint est donc conforté dans ses fonctions et rejoint par une gestionnaire et un informaticien. Des moyens qui devraient permettre un meilleur service, dans de meilleurs délais, pour les parents qui n’auront plus à faire certaines démarches via la Guadeloupe.
Des salles de télé présences devraient être également installées, une au Rectorat en Guadeloupe, une à Saint-Martin et une à Saint-Barth afin d’éviter les déplacements et permettre des réunions plus fréquentes. L’Académie de Guadeloupe serait la première de France à disposer de cet équipement.
En complément, le Recteur souhaiterait la création d’un conseil académique éducatif (CAE), indépendant de celui existant en Guadeloupe, regroupant les représentants de l’Éducation Nationale, de l’État par le biais de la Préfecture et de la Collectivité. 
 
Élèves, parents, enseignants : les contestations se multiplient
Sur les réseaux sociaux les élèves de la Cité Scolaire crient leur ras le bol. Ils appelaient à une grève justifiée par de trop nombreux professeurs absents, les sujets E3C (épreuves de contrôle continu) communiqués trop tardivement, en décembre, ne leur laissant que peu de temps pour les révisions avant les examens de janvier, eux-mêmes planifiés au milieu des horaires de cours habituels. Ils ont donc bloqué l’entrée du lycée de la Cité Scolaire mardi matin en scandant « nous ne sommes pas prêts ! ». Ils entendaient bien être pris au sérieux et ont eu gain de cause, les épreuves ayant été reportées à début février.
Une initiative saluée par bon nombre de parents d’élèves, rappelant que cela fait deux ans maintenant qu’ils alertent sur les conditions de travail de leurs enfants. Lors de la présentation ddu projet académique, le Recteur a estimé qu'il « faut dédramatiser le contrôle continu », qui représente un confort et moins de stress pour les élèves. Il a par ailleurs indiqué, que s’il n’y avait pas de blocage, les équipes sur l’ensemble de l’Académie étaient prêtes pour ce BAC nouvelle version.
Mais lors de cette même présentation, un représentant des enseignants du Collège Mont des Accords a demandé à être entendu pour décrire les « craintes et angoisses » et l’épuisement du personnel enseignant. Des problématiques évoquées dès la semaine dernière par l’Union Nationale des Syndicats autonomes (UNSA) qui soulevait aussi des problèmes d’insalubrité dans les établissements, de qualité des repas servis aux enfants … ceux-ci directement imputables à la Collectivité. 
 
 

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