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Tourisme : un manque de coordination flagrant

03 August 2018

Le président de l’AHSM (Association des hôteliers de Saint-Martin) et directeur du Beach Hôtel, Patrice Seguin, considère qu’actuellement les problèmes et les difficultés que peuvent rencontrer, les uns et les autres, dans le but commun de remonter l’industrie touristique le plus vite possible, ne sont pas forcément canalisés.

Selon Patrice Seguin, il y a un certain nombre d’initiatives, mais « on avance tous en ordre dispersé dans les différentes organisations socioprofessionnelles de l’île ». Le fait d’être sur un territoire français et européen est plutôt une chance « quand on est dans une situation comme celle-ci. Il existe beaucoup d’outils qui permettent de remonter les choses, mais il y a un manque de coordination de tous les outils qui permettraient de mieux reconstruire et plus rapidement le produit touristique au sens large ».
La remise en route passe aussi par la formation, « le seul point où il n’y a pas de problème de budget (…) Avant Irma, il y avait, plus ou moins, 1000 personnes qui travaillaient dans les hôtels, aujourd’hui il n’y en a plus beaucoup ». Pour autant il va falloir réintégrer des personnes dans les hôtels qui se reconstruisent les uns après les autres, et à partir du moment où la stratégie touristique du territoire, « c’est de vouloir monter en gamme, donc avec des services de meilleure qualité », l’objectif des hôteliers est de mettre en place des plans de formation « extrêmement professionnels ».
Avec « la volonté de monter une formation où le manque notamment, sur le territoire, concerne les cadres et agents de maîtrise », et ainsi mettre en place un plan où « l’on enverrait des personnes en formation à l’international. C’est une idée intéressante que tout le monde valide. Il existe Pôle Emploi, Opcalia, la DIEECTE, la Collectivité qui gère les fonds FSE de la formation, etc. Tout le monde est d’accord, mais qui coordonne tout ça ? ».

 

SE RÉUNIR POUR PARLER D’UNE SEULE VOIX

Le manque de coordination est le problème récurrent, « si on part du principe qu’il faut remonter le produit touristique, ça concerne l’aéroport, les taxis, les restaurants, les hôtels, les locations de bateaux, de voitures, etc… Partout où les touristes peuvent aller. Il y a des actions qui se font, mais ce n’est pas coordonné ».
Patrice Seguin estime que toutes les organisations doivent se mettre d’accord sur cet objectif commun, « les outils sont là. Comment je fais pour coordonner avec efficacité les gens qui sont porteurs de projets, qui sont des acteurs économiques, afin d’utiliser les outils qui, dans l’absolu, ne demandent qu’à participer. Le sentiment, c’est beaucoup de frustration parce que tout est réuni pour que ça fonctionne ».
Les hôtels, comme d’autres entreprises, peuvent avoir des problèmes avec les assurances, les banques, « et les banques, aujourd’hui, c’est compliqué (…) Le travail d’une banque, c’est de faire du crédit à court terme pour avancer les montants jusqu’au paiement des assurances. Les banques demandent des garanties que les entreprises ne sont pas capables de donner (…) Dans d’autres secteurs du tourisme, il y a le même problème. Comment on fait, globalement, pour aller discuter avec les banques et parler d’une seule voix. On pourrait être plus efficaces si ça fonctionnait de manière plus commune, plutôt qu’en marche dispersée ».

UN PLAN MARSHALL POUR RÉORGANISER LE TOURISME

Et le patron du Beach Hôtel de demander, « c’est quoi le Plan Marshall pour monter le projet commun afin de réorganiser le produit touristique ? On peut monter de beaux hôtels, mais si ce qui est à côté ne suit pas, ça n’a pas de sens. Il faut avoir une vue d’ensemble de ce que sera le territoire pour faire des produits qui vont correspondre ».
Le produit touristique qui est en train de se remonter, « il y en a encore pour deux, trois ans. Le vrai redémarrage se fera fin 2019. Il va y avoir un redémarrage de l’activité touristique pour la saison prochaine qui, j’espère, sera la meilleure possible, mais il est forcément proportionnel à la capacité aéroportuaire. On a vu les tableaux des avions qui sont prévus à Juliana. On est plus ou moins à 40 % des avions qu’il y avait avant Irma… ».
Pour faire venir des touristes, il faut des hôtels, et « il y aura entre 400 et 500 chambres à la fin de l’année, alors qu’il y en avait 1200 avant… Côté hollandais, c’est à peu près dans les mêmes proportions. Donc forcément ça en fait une destination qui n’est pas au niveau, et pour les restaurants c’est la même chose ».
Patrice Seguin estime qu’il y aura une saison « à 30 ou 40 %. Le redémarrage se fera progressivement tout au long de l’année 2019 avec, normalement une activité qui devrait revenir à celle d’avant ». Mais l’optimisme est de rigueur, « le marché du tourisme de la Caraïbe en général est plutôt bon. Les acteurs du tourisme sont en attente du redémarrage de Saint-Martin, parce qu’il y a toujours un affect fort avec ce territoire. Même s’il va falloir se bagarrer pour aller reconquérir de la clientèle ».
Cela ne semble pas être un problème pour le président des hôteliers, « dans le sens où, si le territoire se remonte bien, qu’il y a une belle capacité d’accueil et une belle promotion qui est faite, ceux qui venaient avant reviendront, au moins en grande partie, et puis c’est l’occasion d’aller en conquérir de nouveaux ».

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