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Saint-Martin enregistre un taux de chômage record

22 November 2019
Seul outil de référence disponible mettant en exergue les différents indicateurs en termes de populations, sociaux, économiques et financiers, les rapports annuels de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) sont attendus chaque fin d'année. Le directeur Gilles Genre-Grandpierre pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, accompagné de deux collaborateurs, David Lauret et Teddy Combet, faisaient mercredi matin une synthèse de ce rapport pour l’année 2018, avec une projection des perspectives attendues pour l’année 2019.

Un taux de chômage de 35.2%
 
En filigrane de ce rapport 2018, Irma et la période de reconstruction. Les indicateurs révélés par l’IEDOM ont en effet tous une corrélation directe avec l’ouragan qui a balayé l’île en septembre 2017. Si la population est restée relativement stable par rapport aux années précédentes (-0.3%), et malgré une légère embellie par rapport à 2017 (-6.5%), le taux de chômage à Saint-Martin enregistre toujours des records inquiétants, avec 3990 demandeurs d’emplois, soit 35.2% de la population active. C’est un des taux les plus forts relevés parmi les autres territoires ultramarins. A titre de comparaison, le taux de chômage en Guadeloupe est de 23%, il est de 18% en Martinique, 19% en Guyane, 24% à la Réunion, 4.2% à Saint-Barthélemy et de 35% à Mayotte. A Sint Maarten, selon le rapport annuel 2018 de la Banque Centrale de Curaçao et de Sint Maarten, 9.9% de la population serait sans emploi.
Du fait d'un ralentissement prévisible des activités du à la reconstruction dans le secteur du BTP pour l’année 2019, le rapport de l’IEDOM prévoit encore une aggravation du chômage de +1.2% d’ici à la fin de l’année, portant à 4080 le nombre de demandeurs d’emploi.
Paradoxalement, les effectifs salariés ont quant à eux augmenté. En effet, malgré des niveaux qui restent inférieurs à ceux du 30 juin 2017 où on dénombrait 8693 effectifs salariés, ces derniers ont augmenté entre décembre 2018 et juin 2019, passant de 7339 à 7741, soit une augmentation de +15.8%. Une augmentation de la masse salariale imputable à l’arrivée de main d’œuvre extérieure au territoire pour la reconstruction.
 
Quand le bâtiment va tout va ?
 
Triste constat que d’observer que la période de reconstruction n’aura eu que peu d’impact sur l’emploi local. Pour autant, les chantiers de la reconstruction auront permis une reprise de la consommation directe au niveau du territoire. Il est en effet constaté le double de la consommation de ciment (+98%) en 2018 par rapport à 2017.
Impact positif aussi de l’ouragan sur les encours financiers et les crédits à la consommation, avec une hausse de ces derniers de +9.7% en 2018, suivie d’une nouvelle hausse de 5.9% jusqu'à fin juin 2019.
Une conséquence directe des indemnisations des assurances qui ont permis cette nette augmentation des crédits à la consommation. De manière générale, la période de reconstruction en 2018 a engendré une augmentation des importations de marchandises de 6.5% par rapport à 2017. Les crédits d’investissements ont, eux, augmenté de 11.3% sur l’année 2018 et la tendance s’est confirmée sur le premier semestre 2019, avec 23% de crédits d’investissements supplémentaires.
Quant aux crédits immobiliers, ils ont vu un léger regain de 1.1% en 2018 et de 6.3% pour les six premiers mois de l’année 2019. Un bémol toutefois soulevé et confirmé par le directeur de l’établissement bancaire Crédit Mutuel présent dans l’assemblée : les remboursements réalisés par les compagnies d’assurances ont en partie servi à solder des encours de crédit bancaire.
A noter également qu’une centaine de demande de permis de construire ont été délivrés en 2018, ce nombre était de 136 en 2016.
 

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