Le tissu économique de Saint-Martin est particulier car constitué majoritairement de petites entreprises de moins de cinq salariés (1425) et de travailleurs indépendants (4000). On dénombre seulement 75 entreprises de plus de 5 salariés et dix de plus de 50 salariés, souvent des succursales de groupes de Guadeloupe ou Martinique (banques) ou des institutions publiques ou semi-publiques (Semsamar). En participant aux instances locales, mais également grâce à un réseau étendu (le Medef international est le premier réseau d’affaires privé français), il joue un rôle essentiel en formulant les demandes d’adaptation des lois et règlementations françaises aux spécificités locales. Depuis 2012 le Medef est représenté à Saint-Martin par la Fipcom, porté par Michel Vogel (président), Eve Riboud (secrétaire générale) et Jean Arnell (administrateur).

UN COMBAT SUR TOUS LES FRONTS

Les entreprises ou associations locales peuvent interférer au niveau local, mais n’ont pas les réseaux requis pour avoir un quelconque pouvoir au niveau national. C’est le rôle du Medef qui, de par son expertise, peut faire remonter leurs problématiques et négocier en haut lieu certains avantages dus aux spécificités saint-martinoises. Ce sont ces contacts au sein des instances gouvernementales qui ont permis de mener les démarches et négociations, après Irma ou encore lors de la crise sanitaire.

Concrètement, le travail mené a limité les dépôts de bilan notamment en négociant le maintien de la Lodeom (loi pour le développement économique des outre-mer) plus avantageuse que les dispositions prises par ailleurs et qui fait toute la différence sur les charges salariales, ou de mettre en place l’exonération de charges des entreprises durant 6 à 12 mois ou encore adapter le licenciement économique ou l’activité partielle. Les dossiers défendus par le Medef portent sur tous les sujets impactant les entreprises : projet de loi de finance de la sécurité sociale, déclaration des pourboires, augmentation des effectifs requis pour certaines obligations du droit du travail, prise en charge des conseillers prud’homaux de Saint-Martin (les prud’hommes sont en Guadeloupe), défiscalisation hôtelière, ou encore pour accorder un vrai pouvoir décisionnel au guichet CGSS local… jusqu’à la modification du jour férié relatif à l’abolition de l’esclavage à Saint-Martin le 28 mai et non pas le 27 ! Les combats sont permanents et la mobilisation des forces économiques du territoire est le seul moyen de se faire entendre et d’avoir du poids auprès des pouvoirs publics.

UN PETIT-DÉJEUNER DE L’ENTREPRENEUR LE 24 JUIN

Le Medef-Fipcom a en effet besoin de l’adhésion du plus grand nombre pour défendre globalement les intérêts de Saint-Martin et par ricochet ceux des entrepreneurs. C’est en participant à toutes les réunions concernant le monde économique, pour saisir les opportunités et souvent pour déjouer les pièges, que des avancées peuvent être obtenues. Outre la remontée des informations et besoins au niveau des instances gouvernementales, ses missions sont d’accompagner les entreprises au quotidien et de leur apporter soutiens et conseils. Une aide qui se matérialise, entre autres, par une News Letter pour décrypter l’actualité économique et les mesures prises par le gouvernement ou des rencontres avec d’autres chefs d’entreprise pour élargir le réseau professionnel. Des avantages que le Medef met en exergue avec le lancement d’une campagne de communication, locale, régionale et nationale, depuis le 12 mai dernier.

Pour les chefs d’entreprise de Saint-Martin, le prochain rendez-vous est prévu le samedi 24 juin avec un nouveau « petit-déjeuner de l’entrepreneur » : un moment d’échanges entre dirigeants d’entreprises mais aussi avec des représentants de la Collectivité, de la Préfecture et des intervenants du monde économique. L’occasion de faire un premier bilan de la mandature en cours et d’aborder les projections économiques à venir. C’est l’implication de tous les acteurs de l’économie qui est la clé de la prospérité économique de l’île.