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Eau de ville polluée : une facture salée pour les restaurateurs !

05 July 2019
Depuis le 21 juin dernier, la révélation de la présence de bromates dans l’eau de ville a conduit à une interdiction formelle de consommer cette eau pour boire, cuisiner ou encore se laver les dents. Une interdiction qui engendre des coûts importants pour les ménages en général et pour les restaurateurs en particulier. Car L’eau minérale n’a pas le même prix que l’eau de ville !

UN « PETIT » BILLET DE MILLE EUROS PAR MOIS POUR LES RESTAURATEURS !

Interrogés, plusieurs restaurateurs de la place nous ont confié le coût supplémentaire supporté par cette recommandation sanitaire. De manière générale, ils sont obligés d’écouler environ 90 litres (10 packs de 9 litres) d’eau minérale par jour, pour laver et cuire les légumes, les pâtes ou le riz, faire les soupes et tous les autres mets qui nécessitent de l’eau pour leur préparation. Soit près de 2500 litres par mois. Le litre d’eau minérale coûtant environ 40 centimes, le calcul est vite fait. Ce sont quelque  36 euros par jour qui sont dépensés pour l’achat de cette eau minérale pendant environ 25 jours ouvrables que compte le mois : soit 900 euros par mois. « Un coût de revient supérieur qui n’est évidemment pas répercuté sur les prix des plats vendus en restauration », nous indiquent les restaurateurs. 

PAS DE COMPENSATION PAR LA DIMINUTION DE CONSOMMATION DE L’EAU DE VILLE

Un surcoût qui devrait être très loin d’être compensé par la réduction de la facture d’eau de ville, du fait d’une consommation diminuée : « Notre consommation de l’eau de ville est généralement située dans la seconde tranche (plus de 30m3) dont le prix au m3 facturé est de 9.04. Ce qui représente un prix de 0.009 centimes par litre. On est très loin du prix du litre d’eau minérale qui est de 40 centimes ! », commente un autre restaurateur qui a été blessé par la réponse jugée ironique faite par le président Gibbs lors de la première conférence de presse tenue sur le sujet et retransmise en direct sur le Facebook de la Collectivité. En effet, interrogé sur la question de savoir si une réduction du prix facturé par le délégataire de service public serait envisagé, le président Gibbs répondait : « La facture de la SAUR sera de toute façon diminuée puisque du fait de l’interdiction, il devrait y avoir moins de consommation ». Certes, pour les restaurateurs, la facture de la SAUR devrait être diminuée de ces 2500 litres par mois qui sont pris sur une autre source, mais 2500 litres mensuels (soit 2.5 m3) au prix facturé par le prestataire, correspond à une dépense de 22.60 euros par mois ! La principale consommation de l’eau de ville pour les restaurateurs se situe dans l’utilisation de l’eau pour les machines à laver la vaisselle, les machines à laver le linge, les toilettes ou encore le nettoyage quotidien des locaux.  Par ailleurs, la logistique qui doit être mise en place, tant pour le stockage des bouteilles d’eau que pour l’approvisionnement complique de façon significative leur organisation. 

FORTE MULTIPLICATION DES DÉCHETS PLASTIQUES

Enfin, à l’heure où tous les discours écoresponsables sont tournés vers la réduction des déchets plastiques, Saint-Martin va être la proie d’une surconsommation de bouteilles en plastique, posant le problème évident de la gestion de ces déchets et de leur recyclage. Nous avons contacté l’écosite, Verde Sxm, qui nous indiquait toutefois ne pas avoir pour l’heure constaté une trop forte augmentation du volume de bouteilles plastique, cependant le recul n’est pas encore suffisant pour faire de réels constats. En revanche, les prestataires de l’écosite nous informaient d’un laisser-aller allant de mal-en-pis concernant le tri sélectif des déchets : « les conteneurs de recyclage arrivent quasi-vides à l’écosite » ! 

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