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Le président Magras veut privilégier l’emploi local

Le président Magras veut privilégier l’emploi local

18 July 2019
Bruno Magras l’avait déjà annoncé en ce début de mois : vouloir faire la chasse aux chômeurs. Le président de la Collectivité a enjoint les actes à la parole en proposant en Conseil territorial d’adopter une délibération fixant les mêmes règles de travail pour les travailleurs étrangers ressortissants d’un pays de l’Union Européenne et bénéficiant du statut d’emploi détaché, que pour les travailleurs étrangers d’un pays hors Europe.

Dans l’optique affichée de faire la chasse aux chômeurs, le président Magras demandait déjà en début de mois à Pôle Emploi de détacher un agent sur Saint-Barthélemy, « quitte à ce que la Collectivité le paie », pour un meilleur suivi du chômage à Saint-Barth, expliquant que le territoire compte 480 chômeurs indemnisés sur les 500 personnes inscrites comme demandeurs d’emploi, alors que chaque semaine le Conseil exécutif est saisi pour des demandes d’autorisation pour des travailleurs étrangers ».  Bruno Magras y voit ici « l’abus d’un système. Saint-Barth est en train de perdre son image. Cela porte à 8% ou 9% de chômage à Saint-Barth, et je ne trouve pas un bagagiste ! C’est un peu facile de partir en vacances avec les indemnités de Pôle Emploi… », avait-il commenté dans les colonnes de nos confrères du Journal de Saint-Barth.
Joignant les actes aux paroles, il proposait en Conseil territorial du 12 juillet dernier que la Collectivité se dote d’un code précisant les conditions d’accès au travail des étrangers sur le territoire. Un dispositif déjà appliqué depuis janvier 2018 pour les travailleurs étrangers hors Union européenne et qui intégrerait désormais les ressortissants européens ayant recours au dispositif d’emploi détaché. Pour ces derniers, la Collectivité souhaite désormais appliquer les mêmes règles qu’aux étrangers non communautaires. En d’autres termes, ne plus pouvoir accéder aux règles du travail détaché qui régissent les emplois sur le territoire national d’un ressortissant de l’Union Européenne, qui permettent à l’employeur de bénéficier des taux de cotisation sociales du pays d’origine européen de l’employé (exemples, la Roumanie, la Croatie…), moins élevés que les taux de cotisation français, tout en lui procurant les niveaux de rémunération du système français. Une disposition déjà très décriée en France, participant d’un afflux de main d’œuvre européenne coûtant moins chère et faussant la concurrence sur le marché du travail. 
Pour Bruno Magras, les chiffres parlent d’eux-mêmes : « La police territoriale a comptabilisé 211 départs et arrivées de travailleurs détachés en 2018, un chiffre qui ne serait que la partie émergée de l’iceberg. La Com s’inquiète que le recours aux travailleurs détachés, qui reste souvent plus favorable que de faire appel aux entreprises locales, notamment dans le BTP, favorise les situations de logement précaire voire indigne. Elle déplore aussi un manque à gagner pour la caisse de prévoyance sociale locale », relève-t-on dans les colonnes du Journal de Saint-Barth.
Avec son statut de PTOM vis-à-vis de l’Europe, Saint-Barth a le pouvoir de fixer ces règles, qui n’attendaient plus que l’aval du Conseil territorial pour entrer immédiatement en vigueur. Et cette proposition a été entérinée par le Conseil territorial de la Collectivité de Saint-Barthélemy, vendredi 12 juillet dernier.
A noter, depuis janvier 2018, pour embaucher un étranger hors Union Européenne, les employeurs doivent prouver qu’ils n’ont pas pu trouver un candidat adapté sur le territoire, et que leur salarié disposera d’une rémunération et d’un logement décents. Une disposition prise en accord avec la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, quelques mois après Irma.  

(Source : Le Journal de Saint-Barth)

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