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Elections territoriales : Alain Richardson, L’interview

Elections territoriales : Alain Richardson, L’interview

16 March 2017

97150 : Alain Richardson, bonjour et merci de nous recevoir. Parmi les huit candidats en lice pour cette élection majeure pour notre Collectivité, plusieurs, dont vous, avez des programmes qui comportent des similitudes. Tous aspirent à faire revenir ce cercle économique vertueux, qui incite les entreprises à investir et à créer de l’emploi, le tout dans un développement harmonieux et sécuritaire. C’est le « Meilleur des Mondes » dans chacun des programmes… Quelles sont les mesures et les objectifs, vraiment propres à votre programme, qui vont faire que les électeurs voteront pour votre liste M.V.P., et non pas pour une autre ?   

Alain Richardson : Merci à vous de nous laisser une place dans vos colonnes. Sur le moyen-long terme, il est vrai que nous aspirons tous à construire un meilleur Saint-Martin. Ce qui fait la différence avec notre mouvement le M.V.P., c’est le plan « Oxygène » que nous avons conçu, immédiatement réalisable et finançable. Un programme, qui, comme son nom l’indique, permettra de redonner des bouffées d’air à toutes les classes de la population, les entreprises, les familles. Ainsi, dès notre arrivée à la présidence de la Collectivité, nous supprimerons immédiatement le droit de timbre de 100 euros sur les avis d’imposition et de non-imposition. C’est également toute une batterie de mesures fiscales et immédiates que nous allons mettre en place pour redonner du souffle financier aux familles et à nos concitoyens : une diminution de 50% de la TGCA recouvrée sur la consommation d’électricité ; une réduction du prix de l’eau, des moratoires fiscaux jusqu’au 31 décembre 2017 qui vont permettre aux personnes d’échelonner leurs dettes et de les honorer ; la création d’un fonds de garantie qui va faciliter l’accession à la propriété privée… De même, pour les entreprises qui sont incontournables pour redresser la situation économique et de l’emploi, notre plan Oxygène prévoit immédiatement une réduction de l’impôt des TPE et des PME (2% de la masse salariale) ;  une réduction de 5% par an sur deux ans de la contribution au titre de la patente, et également des moratoires fiscaux jusqu’au 31 décembre 2017, et bien d’autres mesures également.

97150 : Ce plan Oxygène ne risque-t-il pas d’avoir un revers d’étouffement des finances de la Collectivité, car toutes ces mesures fiscales auront forcément des conséquences sur les recettes de la COM ?

Alain Richardson : Je réponds là par un NON ferme ! Je suis expert-comptable de métier. Les chiffres, cela me connaît, et surtout la viabilité économique des chiffres qui sont alignés autour des projets. Fort de cette connaissance que j’ai, nous nous engageons dans une démarche de politique globale. La population, les entreprises sont en souffrance, il faut leur redonner de l’espoir, qu’elles aient envie de créer, d’entreprendre, sans être étouffées par une juxtaposition de taxes et d’impôts. Vous devez savoir que les droits de timbre sur les avis d’imposition et de non-imposition avaient été mis en place en 2012, quand nous sommes arrivés au pouvoir. C’était une mesure provisoire, forte et impopulaire, prises parmi d’autres, mais que j’assume totalement puisqu’elles ont permis de redresser les finances de la COM. En 2012, la Collectivité avait 46 millions de dettes exigibles, dont la part la plus importante était à l’endroit de la CAF pour le RSA. C’était presque la banqueroute, une cessation de paiements ! Ne pas payer ces dettes que la COM avait envers de nombreux prestataires, pouvait mettre en danger nos créanciers, dont beaucoup d’entreprises locales. Le droit de timbre sur les avis d’imposition ont permis de récupérer environ 1.7 millions d’euros, et surtout d’envoyer un signal fort à l’Etat français, sur notre volonté à vouloir redresser la situation financière.  En 2012, le montant annuel des recettes fiscales était de l’ordre de 40 millions. Il est aujourd’hui de 105 millions d’euros annuel. Et cela grâce aux mesures que nous avions mises en place entre 2012 et 2013. Nous avions également mis en place un protocole de travail avec les services de l’Etat pour recouvrer l’impôt. Je pense que cela n’a pas été suivi par la Présidente Hanson, après mon départ. Il n’y a pas eu de rigueur dans les affaires, notamment pour recouvrer l’impôt. Nous remettrons tout cela en place.

97150 : Avez-vous fait une évaluation chiffrée des montants inhérents à ce plan Oxygène, notamment en perte de recettes fiscales.

Alain Richardson : Ces mesures vont effectivement faire perdre des recettes à la Collectivité. Ceci étant, notre priorité est de redonner un souffle aux entreprises pour qu’elles redeviennent motrices de notre économie. Et pour les particuliers également. Les impôts qui pèsent sur les personnes sont des manques à gagner pour la consommation locale. Et à côté de cela, il faut savoir quand même que seules quelque 800 entreprises sur les plus de 4000 enregistrées reversent la TGCA. Alors que toutes la collectent. Il y a là une importante manne financière à recouvrer. Nous sommes là face à un manque de rigueur et d’autorité de la dernière présidence sur les services de l’Etat, ce que je vous disais plus haut.
Nous avons eu des réunions avec des hôteliers au sujet de la taxe de séjour. Cette taxe est de 4% à Saint-Martin. Dans la plupart des destinations touristiques de la Caraïbe, cette même taxe varie entre 12% et 15%. Et les touristes, habitués à ces taux, ne rechignent pas à la payer. Relever le taux de la taxe de séjour n’aura aucune incidence sur le pouvoir d’achat des ménages ni ne plombera les entreprises touristiques, puisque c’est une taxe collectée qu’il faut reverser. C’est donc une piste sur laquelle nous travaillons.
Enfin, un autre levier sur lequel nous pouvons jouer pour compenser les pertes de recettes fiscales du fait de nos mesures du plan Oxygène, c’est de créer une sorte de CICE à la saint-martinoise. Notre compétence fiscale nous le permet. Cette réduction d’impôt sur les entreprises va permettre de rendre plus compétitive nos entreprises.  Nous avons donc des marges de collecte de l’impôt non recouvré importantes, ce qui ôte toute inquiétude quant aux rentrées fiscales dans les caisses de la Collectivité.

97150 : A deux jour du premier tour de cette élection, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Alain Richardson : Nous sommes confiants. Nous avons un programme immédiat, réaliste, volontariste et finançable qui va apporter tout de suite un bien-être au tissu économique et à nos concitoyens. Les promesses que nous faisons sont réalistes. Avec mon équipe, nous avons le projet le plus adapté à la situation actuelle, et aux aspirations de la population. Nous sommes toutefois conscients que la multiplicité des listes peut apporter de la confusion dans l’esprit des électeurs. Toute notre équipe fait un gros travail de terrain pour aller discuter avec la population et leur expliquer notre programme. L’équipe que nous avons formée autour du mouvement M.V.P est très ouverte et composée de personnes travailleuses avec de fortes compétences, chacun dans leur domaine.  Cette équipe est à l’image du projet de citoyenneté que nous avons pour Saint-Martin, où chacun, quelle que soit son origine, sa catégorie socio-professionnelle, etc., aura sa place. Saint-Martin a besoin d’un vrai leader, avec de l’expérience et dont le but unique est de travailler pour le bien-être de tous, afin de tendre vers l’idéal saint-martinois.

97150 : Si l’élection se joue sur deux tours, et que vous êtes présent au second tour, envisagez-vous des alliances avec les candidats qui n’auront pas passé le premier tour ?

Alain Richardson : Je travaillerai avec ceux qui seront en face de moi, ou avec moi… L’objectif étant avant tout Saint-Martin et sa population. Il faut savoir laisser sa personne au second plan. Nous ne demandons qu’à travailler, mais avec des personnes honnêtes et intègres, qui placent l’intérêt collectif au premier plan, et non pas l’intérêt individuel.

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