Skip to main content

Liquidation d’Air Antilles : la Collectivité fait une offre de reprise

Par La rédaction
8 septembre 2023

Suite à la liquidation judiciaire du groupe Caire et de ses deux filiales Air Antilles et Air Guyane, prononcée le mois dernier avec poursuite d’activité de deux mois, les offres de reprise devaient être déposées avant le 1er septembre. La Collectivité de Saint-Martin s’est positionnée pour une reprise partielle.

La liquidation a été prononcée le 2 août dernier par le tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre, avec poursuite d’activité pendant deux mois. S’en est suivie ces dernières semaines une forte diminution des vols, après un mouvement de grève qui avait déjà beaucoup impacté le trafic à partir du 14 juillet.

Les éventuels repreneurs avaient jusqu’au 1er septembre, pour se faire connaître auprès du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre. Un bon nombre d’offres de reprise auraient été faites par des repreneurs publics et privés. Il s’agirait principalement de reprises « partielles », pour les Antilles ou la Guyane, et non pour la totalité de l’activité. Par ailleurs, aucun des grands noms de l’aérien ultramarin ne figurerait à la liste des potentiels repreneurs.

LA COLLECTIVITÉ S’ALLIE À EDEIS

La Collectivité de Saint-Martin a déposé une offre portant sur une reprise partielle de l’exploitation qui concerne des avions de la flotte et la sauvegarde d’environ 80 emplois. Une décision prise avec son partenaire EDEIS, groupe basé dans l'hexagone et gestionnaire de l'aéroport de Grand Case, pour « assurer l’exploitation d’un service indispensable à l’activité économique et touristique des Antilles françaises en général, et de Saint-Martin en particulier ». En effet, Air Antilles assure 40 à 45% du trafic entre la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint- Martin. Pour présenter cette offre, EDEIS et la Collectivité expliquent s’être accompagnés de conseils locaux, régionaux et internationaux expérimentés dans le domaine de l’aérien, de l’économie et de la coopération caribéenne. « La Collectivité a engagé un cabinet parisien pour piloter les négociations », a précisé le président Louis Mussington à la presse. Une réunion s’est tenue jeudi pour réfléchir à la répartition de l’actionnariat de la société d’économie mixte (SEM) qui sera créée, le capital d’une SEM devant être détenu par des personnes publiques à hauteur d’au moins 51% et des personnes privées à 49%. La semaine prochaine, une autre réunion est prévue avec des investisseurs locaux pour la partie privée. Cette complémentarité entre acteurs publics et privés « permettrait de restaurer la confiance et la crédibilité de la compagnie auprès des passagers et des partenaires, ainsi que de sécuriser l’outil, avant un souhaitable développement vers d’autres destinations de la zone Caraïbe », précise la Collectivité. Un business plan devra encore être réalisé et soumis à l’appréciation du juge.

UNE DÉCISION POUR L’ÉCONOMIE

« Cette décision entre dans une démarche économique, car il y a une urgente nécessité pour les Saint-Martinois qui voyagent, certes pour des raisons familiales, mais aussi pour des raisons professionnelles et médicales », a souligné Louis Mussington. La priorité pour la Collectivité, en évitant un monopole, est d’éviter l’envolée des prix des billets et du coût du fret pour le transport de biens et de marchandises. Il s’agira également de pouvoir proposer aux socio-professionnels des offres alternatives de fret aérien. « Nous comptons apporter notre savoir-faire, notre sérieux et la rigueur qu’est la nôtre dans la gestion des projets complexes pour venir soutenir cette activité qui se situe dans une région que nous connaissons », a affirmé de son côté Jean-Luc Schnoebelen, président d’EDEIS.

DÉCISION DU JUGE LE 21 SEPTEMBRE

Les différentes offres seront étudiées le 21 septembre lors d’une audience du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre. Pour la Collectivité, il s’agit de s’asseoir comme « un acteur économique public résolument engagé pour le territoire, et de pouvoir disposer directement d’outils permettant de lutter contre la vie chère d’une part, et de garantir la continuité territoriale d’autre part ». Louis Mussington y voit aussi « une belle opportunité pour le territoire, en matière d’aménagement et de connexion innovante entre le hub de Juliana et le hub de Grand-Case pour lequel nous avons des projets structurants ambitieux ». La destination est rentable, reste à perfectionner le projet a conclu Louis Mussington. 

La rédaction

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.